L’agence Fitch a décidé de maintenir en septembre la note « AA » à long terme ainsi que la note « F1 + » à court terme pour la gestion de la Région Ile-de-France, soit le niveau de notation le plus élevé pour une collectivité locale française. Elle confirme également une perspective stable à long terme. De même, Standard & Poor’s a maintenu en juin la note « AA » de la gestion financière de la Région Ile-de-France.
Ces notations sont importantes pour la Région car elles représentent sa capacité et la possibilité de faire face à de nouveaux projets et , le cas échéant, de les financer par emprunt. La note « AA » représente le niveau de notation le plus élevé pour une collectivité territoriale française, compte tenu de la méthode retenue par les agences de notation, selon laquelle une collectivité territoriale ne peut être notée au-dessus de son Etat souverain. La notation à court terme de la Région est inchangée à A-1+, soit la meilleure possible.
L’agence Standard & Poor’s considérait également « que la Région dispose d’une gestion de la dette et de la trésorerie prudente et optimisée ». De fait les agences de notation ont par le passé régulièrement confirmé la gestion financière de la Région Ile de France.
La gestion financière de la région Ile de France, a-t’elle déjà été régulièrement confirmée par les agences de notation ?
Jean-Paul Huchon: « Nous avions déjà été confirmé par Standard & Poor’s, nous sommes aussi confirmé par Fitch qui est plus sensible aux aspects économiques et industriels, et s’appuie sur un angle d’analyse plus keynésien que strictement financier. Nous sommes en général bien noté, car ils considèrent que la richesse de la région, sa puissance économique lui permettent d’absorber les opérations de financement en cours. Il est certain que la réduction des dotations publiques ne simplifie pas particulièrement la tâche. Anne Hidalgo, maire de Paris, fait aussi à ce titre des interventions très régulières sur ce sujet. Absorber des crédits supplémentaires pour des opérations d’urgence, comme celle de l’accueil des réfugiés, n’est pas très simple dans ce contexte, mais ceci a été réalisé très rapidement. Et je suis particulièrement satisfait de la rapidité de la mise à disposition de ces crédits. En ce qui concerne les taux, nous avons obtenu lors de notre dernière opération de dettes qui était un Isr un taux de 0,7%, ce qui est un taux que peu d’intervenants publics peuvent obtenir, et correspond à une bonne notation. Celle-ci nous permet de manifester une indépendance supérieure à celle d’autres intervenants face à la BEI, pour le financement du matériel roulant comme celui de la SNCF ».
Que pensez-vous des propositions de Valérie Pécresse en matière de transport en ce qui concerne, en particulier, le renouvellement des rames circulant sur le réseau francilien?
Jean-Paul Huchon: « Elle omet que nous avons remplacé 80 % du matériel roulant depuis 2007, tant sur les lignes A et B que sur le francilien. Je ne comprends pas cette attaque car il s’agit d’un point sur lequel nous avons fait plus et le mieux. Ceci n’est pas très cohérent, car si vous prenez 700 rames d’un coût unitaire de 15 millions d’euros cela fait 18 milliards. »
Quelle est votre position sur les engagements financiers de la région ?
Jean-Paul Huchon: « Actuellement nous avons des emprunts sur une durée de 7 ans. La limite maximale se situant à 10 ans, mais ma préoccupation concerne le Stif qui possède actuellement un encours de 6,5 milliards. Or cette société n’est pas notée, il est nécessaire que celle-ci puisse élargir ses possibilités de financement. Il va donc falloir mettre en place une notation, d’où la nécessité que le Stif dégage des excédents financiers pour avoir une part d’auto-financement au vu de l’ampleur du programme. Nous allons aussi voter les contrats Sncf/Stif avec une réduction des budgets, car nous avons décidé d’être plus exigeant. »
Jean Cousin
