Politique 20/12/2018

Benoit Hamon des convictions fortes, mais une popularité plus restreinte

by Rédaction

Salle comble pour le  meeting du 6 décembre organisé au Cirque d’Hiver par Benoit Hamon, grande forme pour l’ancien candidat à la présidentielle du Parti Socialiste. Son parti Génération-s- est récent et, pour la première bataille électorale dans laquelle celui-ci est engagé, Benoit Hamon souhaite obtenir des résultats probants, afin de pouvoir tenir une position pour le moins de challenger  sur l’échiquier politique national.

Pour ce faire, lors de ce meeting du 6 décembre, les attaques contre Emmanuel Macron _pleuvent. Benoit Hamon reprend aussi ce qui fut une des tantièmes de sa campagne, son refus et sa critique  de l’homme providentiel en déclarant: «  Nous le disons sans cesse, nous ne croyons pas en l’homme providentiel, car les derniers occupants de l’Elysée peuvent en témoigner : les victoires d’hommes providentiels finissent toujours en désastres présidentiels ! «

 Une position qu’il considérait alors dénuée de sens et comme vouée à l’échec. Si l’échec n’est pas encore patent pour Emmanuel Macron, Benoit Hamon assène ses arguments rapidement. Selon lui en effet « Le rôle des gouvernants n’est pas de regarder le monde à hauteur de pavés, ni de le mépriser de leur hauteur soi-disant jupitérienne, mais de le regarder à hauteur d’homme, à échelle humaine comme l’écrivait Léon Blum, dont la statue nous veille, à quelques mètres d’ici. A l’échelle humaine, voilà notre échelle pour changer le monde. » 

Son analyse du mouvement des gilets jaunes est fondée sur une perception de la France par le Président de la République qui n’est pas  selon lui en phase avec le quotidien des citoyens. Et d’affirmer  « la violence se propage lorsque le discours et déconnecté de la réalité »

La gauche n ‘échappe pas non plus à son analyse. Benoit Hamon déclare «  La gauche a renoncé au réel avant d’avoir renoncé à l’idéalisme «

Les idées sont claires et justes, lorsqu’il affirme que « Quand on aime la France, cette nation qui rayonne dans le monde parce que, comme l’explique l’historien Patrick Boucheron, chaque nation, chaque idée, chaque mouvement du monde a justement, un jour ou l’autre, choisi la France pour rayonner et battre plus fort ».

Mais hormis une qualité de tribun indéniable, la perception de la position politique de Benoît Hamon semble figée pour l’électorat. En effet, malgré l’important travail de Benoit Hamon et de ses équipes, il existe comme un effet de résilience lié au mois perdu lors de l’élection présidentielle, avec en corollaire une chute de 15 % à 7% des intentions de vote à cet instant de la campagne électorale. La perte d’une frange importante de l’électorat  se serait inscrite durablement dans la trajectoire de Benoît Hamon.

 La séparation du PS et la création d’un mouvement distinct Génération-s-  ne parvient pas à être perceptible par l’électorat. En effet les sondages ne donnant pas signe d’une percée significative des intention de votes pour la liste  européenne présentée par Génération-s-. Le sondage présenté par le quotidien  l’Opinion, réalisé par Ipsos, ne crédite la liste de Benoit Hamon que de 3,5% des intentions de votes, derrière le PS à 4,5%, alors que la liste menée par Yannick Jadot, son ancien co-listier lors de la campagne présidentielle se trouve par contre créditée de 8% d’intentions de votes. Dans ces conditions les européennes ne se dessineraient-elles  pas comme un rendez-vous manqué pour Benoit Hamon?

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