Eric Léandri Président de Qwant: « il existe un certain nombre de lois qui ne semblent pas s’appliquer à tout le monde »

by Rédaction

Dans l’univers des Gafa, aucune place n’est laissée à la concurrence, et plus particulièrement si elle n’est pas américaine. Qwant illustre bien cette difficulté rencontrée par les entreprises européennes qui suivent les recommandations et lois européennes tant sur la protection des données que sur le respect de la vie privée. Il est donc primordial que les entreprises européennes, qui réalisent leurs recherches au sein de l’Europe, bénéficient des mêmes conditions que les entreprises américaines.

L’investissement des entreprises européennes est en effet bien plus positif sur l’emploi et en ce eric-leandri-qwanteric-leandri-qwant eric-leandri-qwant eric-leandri-qwant-gafa-google-droit-europequi concerne le respect des règles liées à une imposition des bénéfices dans les pays où sont réalisés ceux-ci, que ces conventions fiscales couvertes par le secret des affaires dont les entreprises américaines du secteur bénéficient. Sans oublier que, selon les rapports des différentes commissions européennes, les entreprises américaines du Net, friandes de ces accords de nature confidentielle, créent par là des distorsions de concurrence pourtant proscrites par les règles européennes.

Pour Eric Léandri, Président de la société Qwant, les difficultés et les pratiques anticoncurrentielles auxquelles Qwant se trouve confrontée sont nombreuses. Interrogé sur la problématique à laquelle est confrontée une société européenne du Net, il déclare en effet: « Notre plus grande problématique aujourd’hui c’est sur Android. Nous n’avons pas la possibilité d’être rajouté dans les moteurs de recherche », ce qui coupe ce moteur de recherche de millions d’internautes. Et il ajoute: « Actuellement il n’est pas  possible d’installer le moteur de recherche Qwant sur les environnements Chrome et Android, car il n’y a pas d’Open Source ».

Le Président de Qwant s’interroge sur la raison de l’existence de cet obstacle. » Un frein est créé, dans quelle mesure y a-t-il la nécessité de s’opposer à l’apparition de toute concurrence ». Il s’agit donc d’une question particulièrement pertinente, lorsque l’on se trouve concurrent d’une entreprise comme Alphabet dont fait partie Google, et qui détient en Europe plus de 90% du marché. Or une telle situation de monopole, paradoxalement, ne serait vraisemblablement pas acceptée aux États-Unis, au nom des lois antitrust.

Pour Qwant « l’objectif est de produire une offre de qualité, avec un moteur de recherche neutre qui envoyé un résultat attractif ». Il semblerait effectivement qu’un point de non-retour dans les résultats donnés par le moteur de recherche Google soit apparu ces dernières années. D’ailleurs Eric Léandri s’inscrit en faux contre le mythe  » Google ». Le moteur de recherche américain clame à qui mieux mieux que les sites qui « explosent » le doivent uniquement à leurs qualités. A cette assertion Eric Léandri répond d’un non  définitif, car point de résultats sans passer par la case achat « d’adwords » à Google. D’autres faits lui paraissent primordiaux, en particulier le respect de lavis privée:  » Les règles sur la vie privée doivent s’imposer autant aux sociétés européennes, qu’à celles qui ne le sont pas, car nos différences culturelles doivent être respectées ».

Par ailleurs Eric Landri souligne que les règles européennes,elles, interdisent de corréler sur les personnes des informations de diverses natures. Leur éventuelle acquisition impose d’obtenir l’accord de plusieurs organismes et de respecter un certain nombre  de règles, ce dont apparemment les géants du web outre-Atlantique s’affranchissent. Il regrette qu »il existe un certain nombre de lois qui ne semblent pas s’appliquer à tout le monde », et conclue que  » la détention de toutes ces informations par Google pourrait être caractéristique d’un abus de position dominante et aussi entraîner des destructions de valeurs ».

Le moteur de recherche Qwant se signale aussi par sa créativité, puisque la société a créé un segment  particulier, une offre pour la jeunesse qui s’appelle Qwant Junior. Celui-ci supprime les contenus adultes et les contenus violents, et à  ce titre  un partenariat a été mis en place avec le ministère de l’Éducation nationale. Qwant Junior bannit aussi toute publicité. et Eric Landri confirme: « Nous ne tractons pas les enfants, alors que Google, malgré ses dénégations, surveille les enfants », ( ndlr: comme le confirment les multiples volte-face de l’entreprise sur le sujet de la protection des mineurs).

Toutes ces interrogations sont effectivement  semble particulièrement surprenant pour le Président de Qwant, car lorsque l’Europe évoque les problématiques liées à Google « ce n’est pas le pdg de google qui répond, c’est Obama il y a donc forcément une problématique, plus que politique, et plus qu’économique, car il es assez rare que lorsqu’une entreprise est en difficulté cela soit le président du pays qui vient la défendre ».

Dominique Grimardia

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