Feature 09/03/2015

Jeanne Lanvin, plus Couture que jamais…

by Rédaction

La Journée internationale de la femme, dimanche 8 mars, a également été, au Palais Galliera, celle de l’ouverture de l’exposition consacrée à Jeanne Lanvin, à celle qui donna son nom à la « Maison de couture » française qui demeure aujourd’hui la plus ancienne Maison de Couture encore en activité. L’exposition est une véritable première, puisqu’elle présente une centaine de modèles puisés dans les fonds non seulement du Palais Galliera, mais encore dans ceux du Patrimoine Lanvin. Des croquis et aquarelles de Jeanne Lanvin, des prototypes de tissus réalisés dans ses ateliers, les objets emblématiques de sa Maison, parfum, bijoux, chapeaux, illustrent la mise en scène de ce destin exceptionnel.

Un destin d’exception
Jeanne Lanvin naquit le premier janvier 1867. Aînée d’une fratrie de onze enfants elle entra en apprentissage à l’âge de treize ans chez une modiste, Madame Bonni. A 18 ans, en 1885, elle s’installe à son compte rue du Marché Saint Honoré et son ascension commence. 4 ans plus tard, en 1889 elle ouvre sa boutique de modiste, Lanvin Modes, au 16, rue Boissy d’Anglas. 4 autres années s’écoulent et c’est l’installation au 22, rue du Faubourg Saint-Honoré. En 1909 elle est inscrite au Syndicat de la Couture comme couturière, une inscription qui consacre la qualité de son travail de créatrice.

Des réalisations exceptionnelles
Manteaux, robes, chapeaux révèlent le travail de cette créatrice, sa recherche incessante sur les formes, le mouvement, les couleurs et les matières. Les motifs empruntés au moyen-âge, au XVIII ème, à l’Empire ou à d’autres civilisations ont été interprétés, retravaillés par Jeanne Lanvin qui les adapta à une femme moderne. Les tissus d’apparat se parent de motifs agrandis, surdimensionnés, réalisés dans les ateliers de broderie de sa Maison. Ceux-ci sont mis en valeur par la scénographie réalisée sous la direction artistique d’Alber Elbaz, qui propose les différentes parures soit sur mannequins, soit posées dans de grandes boites à miroir, donnant à voir le vêtement comme s’il venait juste d’être livré.

Un univers magique
La richesse de ce travail est mise en valeur par la diversité des documents qui illustrent le parcours de l’exposition: carnets de voyage, ouvrages de la bibliothèque d’art personnelle de la créatrice. Les échantillons de tissus ethniques, les croquis réalisés par Jeanne Lanvin montrent l’évolution d’une silhouette féminine, mais aussi l’éclectisme de ses recherches et de ces réalisations. »Lohengrin », « La Cavallini », « Brunehilde », « Neptune », « Rarahu », « My Fair Lady », »La Diva », « Bel Oiseau », « Phèdre », « Concerto », « Marjolaine », « Colombine », « Un brin d’histoire », « Alcmène ». Les motifs sont exclusifs, conçus dans des matières d’une exceptionnelle préciosité. La  transparence des tissus acquiert une présence magique grâce au travail parfait des surpiqures, des découpes, des spirales et le jeu savant des superpositions ou des oppositions de textures. C’est un univers de virtuosité autant que d’invention. Cristaux de Swarovski, perles, coraux, fils d’or et de soie recréent à l’envi l’imaginaire d’une élégance mouvante mais toujours merveilleusement raffinée.

Une femme, une capitale
Siècles et cultures dialoguent tout en révélant une incessant renouvellement, et une formidable ascension. Aucun domaine de la mode ne paraît échapper à Jeanne Lanvin. Et sa « Maison de couture » ne négligea ni de diversifier ses départements ( mariée, lingerie, fourrure, enfant, sport, mode masculine), ni de conquérir l’international ( Barcelone, Buenos Aires) dès les années 20. Comme l’a souligné Anne Hidalgo, maire de Paris, lors du vernissage de l’exposition, « Jeanne Lanvin incarne mieux que nulle autre la parisienne élégante, indépendante, émancipée. Sa vie et son oeuvre illustrent aussi l’une des facettes du rayonnement de cette capitale, où l’Histoire de la Mode, un monde fascinant de beauté et d’excellence, doit continuer à s’écrire ».
Dominique grimardia
Copyright Forksmagazine 2015

Jeanne Lanvin, Palais Galliera, 10, avenue Pierre 1er de Serbie, 75016 Paris, jusqu’au 23 août 2015.

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