Politique 10/12/2015

Le report, clé du second tour en Ile de France

by Rédaction

 A la veille du scrutin du deuxième tour des régionales, Claude Bartolone et Valérie Pécresse sont au coude à coude selon les instituts de sondage:  au mieux un seul demi-point d’écart les sépare.

Claude Bartolone a présenté un projet extrêmement structuré, en déterminant les grandes priorités que la gauche a pour ambition de porter pour cette nouvelle mandature. Le programme présenté par Valérie Pécresse reprend les grands axes d’intervention de la région, mais avec un certain nombre de mesures qui ne dépendent pas directement de sa capacité d’intervention et qui, dans certains cas, sont du domaine législatif.

Par contre il est dommage que de vrais débats n’aient pas eu lieu sur la politique pour la région Ile de France. Cela aurait permis à de nombreux franciliens d’appréhender les nouveaux pouvoirs politique et financiers accordés aux régions, et la volonté de l’union  européennes de construire une Europe des régions.

La volonté de Valérie Pécresse de réaliser sa campagne sur des propositions concrètement floues n’a pas réellement permis l’exercice d’un véritable débat. L’on peut se demander, si  du fait de ses positions et de son programme sans technicité, elle  n’a pas plombé la campagne vers les excès de langage auquel nous assistons actuellement.
Il existe en effet la nécessité d’une modernité de la proposition politique: l’abstention importante et l’apparition du tripartisme en est une conséquence visible.

Claude Bartolone a su réunir autour de lui Pierre Laurent et Emanuelle Cosse des listes PCF et EEVL. A l’inverse, Valérie Pécresse n’a pu obtenir aucun ralliement supplémentaire de candidat à sa liste.  Nicolas Dupont-Aignan, tête de liste Debout la France, (qui a récolté 6,6% des voix au premier tour), a refusé toute fusion de sa liste, et n’a donné aucune consigne de vote pour le second tour. Wallerand Saint-Just n’a pas épargné la candidate du LR dans sa campagne de l’entre-deux tours.

La situation est délicate pour Valérie Pécresse, car même si Claude Bartolone est arrivé troisième avec 26,5% des voix, les 30,4% obtenus par  Valérie Pécresse pour le premier tour sont directement dus à la fusion sous une seule liste de l’ UDI et du LR. Avant cette fusion en effet, les intentions de vote, selon les sondages, étaient de l’ordre de 25% pour le LR. Le report des voix n’est ni une science exacte, ni une constante mathématique, mais le résultat d’EEVL de 8% et du PCF 6,8% permet d’envisager que Claude Bartolone obtienne plus de 40% des suffrages exprimés, ce qui devrait lui donner  un court avantage.

Jean Cousin

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