News, Politique 19/03/2017

Benoît Hamon à Bercy: « lls ont peut-être le sens des affaires, j’ai, pour ma part, le sens de l’Etat »

by Rédaction

 A l’assaut  depuis une dizaine de jours, Benoît Hamon avait besoin de la légitimité d’un meeting hors-normes qui  fasse de lui le seul représentant  de la Gauche aux présidentielles capable d’obtenir la majorité au suffrage universel. Et lorsque le chiffre magique de 25000 personnes défila sur le bandeau des écrans, Bercy était rempli. Mission accomplie, pourrait-on dire pour le PS. Mais on peut supposer que les combats furent rudes pour un Jean-Christophe Cambadélis aux traits tendus , qui, quelques minutes avant l’arrivée de Benoît Hamon, accordait quelques interviews dans le carré réservé à la presse, Il semblait avoir traversé une solide tempête, et ferrailler ferme pour maintenir le cap du vaisseau PS menacé de désintégration.

Benoît Hamon, dont le discours dura un peu plus d’une heure,  se montra particulièrement offensif.  N’hésitant pas à évoquer ses racines brestoises afin d’illustrer sa capacité à résister « à la tempête », il fustigea le fait que « certains avaient quitté le navire », mais pour mieux réaffirmer que « ces dernières semaines n’ont ébranlé aucune de mes convictions » . Et de rappeler, comme lors de son discours au Conseil National du PS, la phrase de Camus qui inspire son combat politique:  » J’ai en moi la force invincible ». Il évoqua ensuite « le manquement à la parole donnée » et « le mépris de la voix populaire ».




Puis, pour montrer sa détermination, il cita Léon Blum, le Conseil National de la Résistance, dont l’action permit, à la fin de la seconde guerre mondiale de mettre en place la plupart des avancées sociales, et  dont il déclare  poursuivre les actions.
Benoît Hamon attaqua ensuite les candidats à sa droite politique, en affirmant que « le parti de l’argent a trop de candidats pour cette élection ». Enchaînant sur « nul ne peut travailler pour deux maîtres, la France et l’argent »,  il renchérit, pour ceux qui n’auraient pas parfaitement saisi l’allusion,  par ces mots: « Ils ne pensent qu’à leurs châteaux, leurs comptes en banques, leurs costumes » . Sur ces points il conclut par « lls ont peut-être le sens des affaires, j’ai, pour ma part,  le sens de l’Etat ». A ce titre, il déclara que « les fonctionnaires sont des métiers », et qu’en aucun cas les mesures préconisées par les deux autres candidats de la droite,-  sans les nommer-  avec la disparition de 500 000 fonctionnaires pour l’un ou 120 000 pour l’autre, n’étaient pas une solution acceptable.

Il s’affirme en effet comme le candidat « de la France qui se lève tôt », et déclare: « Moi, je sais ce qu’est la valeur du travail ».  Tout en dressant l’éloge d’Arnaud Montebourg et de son apport à sa campagne, il affirme que le « made in France » se doit d’ être une règle pour une part de 50% des marchés publics français, et qu’en aucun cas on ne doit à l’avenir ne pas protéger les actifs des entreprises françaises face aux intérêts étrangers. Benoît Hamon prend aussi le soin  de déclarer qu’il est « féministe »,  » attaché à la démocratie sociale » et qu’il prône également » une démocratie sociale et écologique ». Favorable à « une république bienveillante », il avoue vouloir « se battre pour ses idéaux, ne jamais oublier pour qui l’on se bat », et surtout « réconcilier les Français avec la Gauche, mais aussi avec la République ».




Tous ceux réunis sur l’estrade autour de Benoît Hamon, d’Arnaud Montebourg, à Christiane Taubira en passant par Thomas Piketty, semblaient, à la fin de son discours, particulièrement enthousiasmés par la prestation de leur candidat. Il ne manque plus que le débat télévisuel de lundi soir, et qu’il soit une victoire, pour que la gauche puisse avoir les raisons d’espérer à nouveau en une victoire prochaine.

Jean Cousin, Marie Combes, Dominique Grimardia

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