Mathilde de L’Ecotais interview

by Rédaction
Mathilde de L’Ecotais photographe au parcours original, c’est peu à peu rapproché de l’infiniment petit, récit de cette methamorphose photographique au travers de son interview.
Qu’elles ont été vos premières expériences photographiques?
J’ai commencé comme reporter photo pour l’AFP, l’agence Sygma ou L’Express. J’ai fait le tour du monde pendant dix ans, photographiant tout aussi bien les gangs de Los Angeles que les Papous d’Indonésie.
De la photo de spectacles à la photo d’aliments inanimés (par nature) les raisons de ces choix photographiques ?
C’est l’immobilisme photographique, le côté « poussiéreux »  de la photographie culinaire qui m’a interpellé et « challengé » lorsque je m’y suis intéressée pour la 1ère fois à la demande d’Alain Ducasse. J’ai eu tout de suite envie de créer un regard différent, une nouvelle proposition photographique, de ce que l’on voyait dans les livres de cuisine. Entrer au cœur même de la matière, révélé le produit avec un autre vocabulaire.
De la réalité à l’infiniment petit, quel est votre « parcours intérieure  » ?
J’aime m’éloigner de l’image de référence d’un produit: une tomate c’est rond et rouge. Pour moi une tomate c’est ce que je ressens en bouche: le jus frais, les pépins, la chair tendre , le fruit gorgée de soleil. Je la photographie en conséquence, à partir de ces émotions gustatives. Avez vous des projets pour des images sur un monde encore plus inaccessible ?J’aime quand les produits restent palpables, vous ne reconnaissez pas tout de suite que c’est une tomate mais si je vous mets sur la piste, vous vous dites: mais oui bien sûr, oh c’est tellement beau! Faire prendre conscience de la vraie beauté d’un produit dans son entité. Cependant, si je rentre encore plus dans la matière, je finis par être dans la macro scientifique au grossissement du niveau d’un microscope, la matière alors devient structure et n’est plus reconnaissable laissant place alors à l’imaginaire et la libre interprétation.
Envisagez-vous de revenir au reportage « classique » ?
Je vais là où ma curiosité me mène. J’aime raconter des histoires, faire passer des messages. Pour l’instant, j’ai encore beaucoup à dire sur ce que produit la terre, la façon dont on consomme, les formes et les couleurs…. mais sait-on jamais!!!

Forks magazine © Forks 2012

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