News, Politique 27/07/2017

STX de Saint-Nazaire: Vérité en deçà, erreur au delà…

by Rédaction

Le gouvernement a annoncé aujourd’hui, par la voix de Bruno Le Maire, sa décision de nationaliser les chantiers navals de Saint-Nazaire. Celui-ci a résumé ainsi la situation:  » La décision de préemption que nous venons de prendre est une décision temporaire, pour nous donner du temps pour une meilleure négociation et un bon accord ».

La décision a certes été saluée par l’ensemble de la presse française et des partis politiques s’en sont félicités à l’instar du PS qui, dans un communiqué, fait part qu’il se  » réjouit de l’annonce de la nationalisation des chantiers navals STX de Saint-Nazaire » tout en rappelant que « c’est François Hollande lorsqu’il était Président de la République qui est à l’origine du début des tractations et a imposé l’idée d’une direction nationale, que le ministre de l’économie met aujourd’hui en oeuvre ».

Mais la perception des enjeux est pour le moins différente au delà des Alpes. Si le Corriere de la Sierra adopte plutôt le ton de l’analyse des faits en évoquant une indiscrétion du journal Le Monde, et la déclaration de l’Elysée évoquant une mesure temporaire, La Stampa au contraire n’hésite pas à mettre en évidence les contradictions mises en évidence par cette décision.

Les coups pleuvent sur Emanuel Macron dans la Stampa, qui titre en première le « Braccio di ferro sull’Airbus del mare », un rappel à Airbus symbole de la construction aéronautique européenne pour ce « Bras de fer sur l’Airbus des mers ». Des mots cinglants accompagnés d’un sous titre sur « il diktat di Macron ». Et le journal italien d’ insister sur une décision à risque pour la construction européenne et « mettant en doute l’européanisme tant affiché par Macron ». Au-dessous – hasard- deux photos de nageurs et nageuse italiens sous le titre « Pellegrini-Detti, brilla l’or d’Italia »

Les Italiens sont en effet déçus. En seconde page les journalistes italiens se déchainent: « Macron l’européen, Macron le libéral, botte en touche seul avec la vente du chantier de Saint-Nazaire  » et « l’ultimatum aux italiens ». Plus loin, un autre article rappelle les paroles de Carlo Calenda, ministre du Développement économique, qui résume ainsi les tensions : « Nous n’acceptons pas l’ultimatum pour une question de dignité et d’orgueil national ».

Avec ce dossier Emanuel Macron, bien que nul ne puisse envisager de la mettre par ailleurs en doute, révèle la détermination dont il est capable. Les nécessaires victoires à venir doivent dorénavant être perceptibles sur celles concernant les relations avec l’Allemagne, la gestion du Brexit, ou les résultats sur la gestion des Gafa, sujets autrement plus difficiles à faire avancer de manière déterminante.

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