Baba Bling, un titre d’exposition formidable, presqu’une invention marketing. En effet après les babas cool des années soixante dix aurions-nous les babas Bling des années 2010? Quel concept novateur se cache donc derrière ce titre? Tout d’abord une réalité historique : au XIX siècle en Chine l’émigration était punie de mort. Malgré les risques encourus de très nombreux Chinois quittèrent l’empire. Certains s’installèrent à Singapour pour y constituer au fil des générations une communauté très prospère qui prit le nom de Baba, et ses goûts furent pour le moins particulièrement Bling Bling. C’est ce que nous pouvons apprendre grâce à l’initiative de Singapour qui a décidé de placer au rang de «priorité nationale» le «développement de l’image de Singapour pour la culture et des arts». Afin de constituer ce rayonnement un livre de promotion a été édité Le « Peranakan Chinese in a Globalizing Southeast Asia,» de Leo Suryadinata. Nous pouvons y lire que «Les Chinois nés dans les détroits – territoires colonisés de l’archipel malais- sont appelés «Babas» pour les distinguer de ceux qui sont nés en Chine.» Heureux acronyme qui, au travers du temps, a permis de nommer du même nom un mouvement souhaitant s’affranchir d’une consommation de biens matériels excessive et ceux qui souhaitaient s’y adonner avec excès. En effet ces Babas avaient, dès les années 1870, impressionné leurs contemporains autaant par un goût immodéré pour le brandy, le billard et le système des clubs, que par leur fidélité, également immodérée, pour le costume traditionnel chinois. Voici donc une facette du patrimoine culturel de Singapour, qui devient avec le temps un mythe.
Pour en savoir un peu plus l’interview de Monsieur Kenson Kwok:
[audio:https://www.forks.fr/wp-content/uploads/2010/10/Interview-de-Huism-Tan-Baba-Bling.mp3|titles=Interview de Huism Tan Baba Bling]
du 05 Octobre 2010 au 30 Janvier 2011
Musée du quai Branly
37, quai Branly 75007
www.quaibranly.fr
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