« Du Coeur à la Main » est l’une des premières expositions accueillies par le Grand Palais depuis sa rénovation

« Du Coeur à la Main » est l’une des première expositions accueillies par le Grand Palais depuis sa rénovation. Cet évènement consacré à Dolce & Gabbana présente 200 vêtements et 300 accessoires « faits main », mis en scène  dans  11 salles sur une superficie de 1200 m2. Grâce à l’ attention toute particulière accordée par Florence Müller à la théâtralité de ces créations, les visiteurs découvrent les collections selon différentes thématiques. Elles reflètent la richesse de l’inspiration de ces deux créateurs, une luxuriance puisée dans l’histoire de l’art italien, l’architecture, l’artisanat, les cultures régionales, la musique, l’opéra, le ballet, le cinéma, les traditions folkloriques, le théâtre et, bien sûr,  la « Dolce Vita ».

L’histoire du duo Dolce & Gabbana commence en 1985. Nés respectivement en 1958 et 1962, ils se rencontrent dans un atelier vénitien, avant de voler de leurs propres ailes dès 1982, et lancent leur marque en 1985. Un an plus tard, la première collection défile. Leurs créations s’inspirent alors de l’imagerie cinématographique de la Dolce Vita et de la sensuelle féminité  caractéristique de la Sicile. Puis la marque présente en 1989 de la lingerie et des maillots de bain, et en 1990 une collection hommes axée sur le tailoring (Domenico Dolce est en effet issu d’une famille de tailleurs).  Dolce & Gabbana s’enrichit des lignes « Accessoires » en 1991, « Parfums » en 1992, le premier étant Dolce & Gabbana Parfum pour femme,  et « Eyewear » en 1995. Depuis 2012,  le projet Alta Moda s’est développé, décliné avec les collections Alta Sartoria, Alta Gioielleria et Alta Orologeria. 

Un symbole de l’esprit chevaleresque

L’exposition dévoile une mode toujours très exubérante aux styles nombreux,  traversée par le leitmotiv du Cœur Sacré qui brille en majesté, la signature Dolce & Gabbana, dont l’éclat capte l’attention, qu’il soit brodé sur les étoffes, sculpté dans le métal, ou rehaussé de perles sur les sacs à main ou les flacons du parfum Dévotion. Une autre pièce est consacrée à la tradition festive sicilienne haute en couleurs. Parmi les sujets favoris figurent les héros des aventures de Charlemagne et le personnage de Saint Georges terrassant le dragon, un symbole de l’esprit chevaleresque. Ces personnages légendaires réapparaissent ici sur de grandes robes à bustier, là sur des crinolines, tandis que les hautes coiffes de plumes s’inspirent des plumets ornant les chevaux attelés aux chars. Certains modèles enfin sont présentés sur le thème du blanc avec un travail sur la confection d’ébauches en forme d’ange. Une technique de travail du tissu qui donne, grâce à la brillance,  l’impression d’un bas-relief. 

Le seul bémol dans cette mise en scène naît de la configuration de l’exposition située sur deux étages. Le visiteur ne peut toutefois que s’interroger sur l’absence de scénographie pour les somptueuses robes de deuil en soie reléguées dans d’obscurs recoins à proximité d’escaliers d’accès. C’est dommage. Il n’en demeure pas moins que « Du Coeur à la Main » révèle la virtuosité magistrale de ce couple de créateurs. Une exposition à voir absolument.