Même si la BD n’est pas belge, elle s’expose à …Bruxelles et au CBBD. Poursuivant sa politique éclectique, le Centre Belge de la Bande Dessinée célèbre pour le printemps un autre fief de la bande dessinée: La Suisse. C’est d’ailleurs là l’occasion de rendre à César, pardon à Guillaume Tell, ce qui lui appartient, au-delà des associations trop hâtives.De fait JC De la Royère a sélectionné dix-neuf créateurs parmi la bonne centaine d’auteurs helvétiques, dix neuf artistes qui entretiennent toutefois avec la Belgique des liens privilégiés soit par le biais de leur éditeur, soit par celui de leur scénariste. Mais là s’arrête toute ressemblance, car ce florilège d’auteurs démontre combien la BD suisse propose des univers variés.
Qu’ils viennent de la Suisse francophone ou alémanique, tous ne sont pas forcément passés dans les pages de Spirou comme Zep, Cosey, Derib, ou Bertschy, mais nombre d’entre eux ont reçu la consécration du PrixTöpffer de la ville de Genêve . C’est le cas de Valentine Pasche, qui signe Valp, de Sacha Goerg, de Frederik Peeters ou de Piere Wazem.
Il en est même qui ont été formés à » l’Ecole de Bruxelles » comme Léonie Bischoff qui suivit les cours de l’Institut Saint Luc. D’autres encore ont choisi de vivre à Bruxelles comme Pascal Matthey et Sacha Goerg. Même si tous n’ont pas été consacrés à Angoulême, c’est en parcourant les cimaises de l’exposition un voyage au long cours à travers les éditeurs incontournables de la BD ( Dupuis, Le Lombard, Dargaud, Casterman, Paquet, Glénat, Les Humanoïdes Associés, Manolosanctis et le rappel de collectifs très dynamiques, Phantasmes, ou de maisons d’édition indépendantes comme L’employé du Moi, Atrabile, Habeas Corpus, Cinquième Couche.
Quoi qu’il en soit, les personnages emblématiques et les planches sélectionnées nous emmènent du monde de Buddy Longway aux facéties du diablotin Nelson, en passant par Jonathan, l’univers d’Aloys, Titeuf et beaucoup d’autres.Planches saturées de couleurs de Matthey, graphisme réaliste de Margaux Kindhauser qui signe Mara, ou dessins faussement naïfs de Philippe Becquelin avec Mix et Remix, ce panorama de la bande dessinée suisse révèle toute la richesse du 9ème art qui déborde allègrement des pages d’une littérature destinée à l’enfance pour illustrer avec punch la presse d’opinion: Le Matin, Courrier International, Libération ou La Tribune de Genève, adapter ou mettre en scène des romans modernes à l’instar de Léonie Bischoff et Olivier Bocquet qui ont adopté les romans de la suédoise Camilla Lackberg.
Dominique Grimardia.
La BD suisse à Bruxelles, Commissaire JC De la Royère, du 4 février au 18 mai 2014, Centre Belge de la Bande Dessinée, 20 rue des Sables- 1000 Bruxelles.
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