A la veille des voeux pour 2020 du président de la République, que reste-t-il de l’espoir qu’il avait suscité il y a quatre ans, en particulier lors de son discours du 10 décembre 2016 à la Porte de Versailles à Paris. Alors candidat, Emmanuel Macron, présentait ainsi son programme:
« Et notre projet, c’est de faire entrer la France dans le 21e siècle, c’est de faire gagner notre pays, c’est de le faire réussir dans un monde qui se transforme, où les menaces paraissent être partout, mais où les opportunités sont là. Mais avec un engagement clair que je veux ici redire, partager l’engagement qu’il n’y aura pas de laissés-pour-compte, que notre devoir est de réussir et de faire réussir notre pays, et de s’assurer que chacune et chacun y trouvent sa place !
Ce projet, il est cohérent. Il repose sur une vision d’ensemble où tout se tient, il n’est pas une série de mesures qu’on égrène, qui peuvent se remplacer ici ou là, c’est un projet qui se tient, c’est notre révolution démocratique, celle que nous voulons porter et que nous porterons jusqu’au bout. »
Que reste-t-il aujourd’hui de l’espoir ainsi créé? Une certaine lassitude des Français face au combat d’Emmanuel Macron, apôtre d’un Nouveau Monde, qui, de décisions politiques en décisions politiques, donne le sentiment de la dé-construction d’une certaine singularité de la France, plutôt que celui d’un projet cohérent.
Le Président de la République donnerait-il le sentiment que ces combats qu’il initie sont les siens, plutôt que celui de tous les Français. D’autant plus que les « victoires » obtenues ne semblent pas produire les résultats immédiats que souhaitaient les Français.
Chaque année, avec de grands dommages collatéraux tant pour l’économie et que pour l’image de la France, le cortège des blocages se répète. 2017: mouvement contre la réforme ferroviaire de la SNCF, 790 millions d’euros de pertes uniquement pour celle-ci 2018: les gilets jaunes. 2019: les retraites, déjà 400 millions d’euros de perte annoncés pour la SNCF.
Pour beaucoup, ces réformes et mesures sont ressenties comme un Combat contre la nation France. Simultanément, de modification en modification, que reste-t-il des réformes pour la gendarmerie, la police, et des promesses très floues pour les enseignants. Un sentiment de chaos.
En fin de compte que nous réserve en 2020 et 2021 Emmanuel Macron? Prend-il en compte la préoccupation majeure des Français? Celle d’avoir un pays qui soit immédiatement plus performant, plus loyal, plus respectueux de sa singularité. Et non des concepts dans un « projet » hypothétique du 21 ème siècle.
Jean Cousin