Ce mercredi 4 janvier 2017 Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire général du Parti Socialiste, a présenté ses voeux à la presse. Ce fut l’occasion d’évoquer non seulement la situation économique et politique toute particulière de ce début 2017, mais d’introduire aussi la priorité du parti: les Primaires de la Gauche.
En quelques traits Jean-Christophe Cambadélis a tracé la nouvelle donne mondiale: une ère nouvelle pour l’expansionnisme russe, le retour des USA à l’ isolationnisme , sans oublier l’immobilisme européen avec l’ inconnue du devenir du Brexit. Les futures élections aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie et en France permirent de souligner avec gravité la montée du national populisme, « une donnée incontournable, contre laquelle il faut engager un combat frontal ». Son tour d’horizon de la situation du monde s’est achevé sur l’évocation du terrorisme, » cette autre menace qui pèse sur l’ensemble des démocraties ». Avec empathie il a rappelé la situation syrienne et les prévisibles pressions migratoires auxquelles l’Europe devra faire face. Il n’omit pas non plus d’envisager les difficultés économiques prévisibles avec la fin des taux bas.
Ce premier panorama fut en quelque sorte le préambule à la présentation de politique hexagonale, une situation placée sous le signe des Primaires de La Belle Alliance. A deux semaines et demie du premier tour des Primaires de la Gauche, ces voeux ont été l’occasion de remémorer le modèle social défendu par le Parti Socialiste: « un modèle qui doit, certes, être affiné, mais un modèle social que l’on ne peut considérer ni comme responsable de la précarité, ni comme responsable de l’absence de croissance ».
Tantôt avec une ampleur tribunicienne, tantôt avec humour, Jean-Christophe Cambadélis a rappelé l’importance du Parti Socialiste, la bonne santé de ses finances, égratignant au passage les adversaires en rappelant les 40 millions de dettes du LR, ou confiant à l’auditoire l’emprunt de 8 millions souscrit par Emmanuel Macron. Ce lui fut l’occasion de tracer une géographie de ces présidentielles au gré de formules oratoires. Usant tour à tour de retenue, ou d’ironie Jean-Christophe Cambadélis a dressé une géographie de ces futures présidentielles en évoquant les candidats déjà en lice : Emmanuel Macron « enfermé dans la logique ni Droite ni Gauche », Jean-Luc Mélenchon assumant « un splendide isolement dans sa volonté de rassembler la France insoumise », François Fillon, le pourfendeur du modèle social confronté à l’alternative » soit il visse, soit il dévisse ».
Ce panorama a permis de dresser, a contrario en quelque sorte, le cadre contraignant des primaires de la Gauche. Jean-Christophe Cambadélis estime en effet que « c’est là une situation tout à fait nouvelle. Chacun se trouve dans son couloir, c’est « match-point ». Et alors que la balle ne dit pas encore où elle va tomber, c’est au candidat de Gauche qu’échoit la tâche de dire ce qui n’a pas encore été dit ». De fait Jean-Christophe Cambadélis a répété avec rigueur et mesure combien l’ engagement des candidats dans cette primaire de la Gauche signifie ipso facto la clôture des scissions et dissensions, une fois le candidat désigné. Et, pour le secrétaire du Parti Socialiste, l’élection présidentielle est « tout à fait jouable pour un candidat propulsé par une primaire réussie ». La réussite repose donc, selon lui, sur la qualité des intervenants, avec l’ objectif central du combat contre le Front National.
En réaffirmant que le Parti Socialiste est » un Parti qui se bat, un Parti qui s’élargit » , Jean-Christophe Cambadélis fait le choix de présenter « une situation électorale qui n’est pas à l’aulne de la situation sondagière ». Positif, il conclut son intervention en réaffirmant la qualité dynamique de ces Primaires de La Belle Alliance, dont la vocation est de » déverrouiller les situations et la Présidentielle, de lui apporter un climat apaisé qui créera un environnement nouveau ».
Dominique Grimardia