La déclaration de candidature d’Anne Hidalgo à la présidentielle semble imminente. Dans une volonté d’unité, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, pourtant habituellement si prudent, a souhaité qu’elle soit adoubée au plus vite. Forte du soutien d’une longue liste d’édiles socialistes, dont Rachid Temal et Patrick Kanner le patron des sénateurs socialistes, la maire de Paris s’attend à une remontée dans les sondages justifiant ainsi son ambition.
Pourtant, si l’on compare la carrière d’homme politique de Jacques Chirac alors à la tête de la mairie de Paris quand il s’est lancé dans la course à la présidentielle en 1974, à celle d’Anne Hidalgo, les faits sont cruels. Jacques Chirac avait non seulement modernisé la Ville de Paris, mais sa carrière d’homme politique lui donnait une stature nationale. Anne Hidalgo n’a jamais été première ministre, ni ministre, ni députée. Elle n’a jamais exercé aucune responsabilité nationale d’envergure.
Son mandat à la Ville de Paris n’a été renouvelé, compte-tenu de l’abstention record, que par le vote en sa faveur de moins de 300 000 électeurs (rices). Durant ces dernières années, Anne Hidalgo n’a manifesté aucune volonté politique constitutive d’un programme national. L’objectif du PS serait-il d’avoir un porte-parole destiné à prouver qu’il existe une force de proposition politique de nature à permettre au parti de retrouver son hégémonie?
En tout cas, le PS n’avait jamais investi un candidat dont la tenue dans les sondages est inférieure à 10%. Si d’aventure la candidature d’Anne Hidalgo ne décolle pas, les scissions risquent fort d’apparaître très rapidement au sein du PS.
Jean Cousin