Le vote du plus important budget jamais présenté en région Ile de France depuis sa création, d’un montant de 4,959 milliards, en hausse de 3,8%, a recueilli 133 votes de la majorité pour (PS-R, EELV, PRG-MdP, FdG communiste). Les 68 votes contre étaient ceux des groupes UMP, UDI et Front de Gauche (mélenchonistes). Lors du vote du budget, Gilles-Maurice Bellaïche, président du groupe PS, Muriel Guenoux (PRG) et de Gabriel Massou (communiste) ont apporté leur soutien sur les deux grands postes des transports et de l’éducation. Au nombre de ces mesures figurent le passe unique à 70 euros, la carte Imagine R à 35 euros, l’emploi et la rénovation des lycées.
L’ emprunt d’équilibre, prévu initialement à 832,8 millions d’euros, avec une augmentation de 22,9 millions, compte tenu de la prise en compte des amendements, atteint donc 855,8 millions. La dette de la première région de France approche donc les 5,5 milliards d’euros, avec une capacité de désendettement évaluée à 7 ans.
L’ UDI et l’ UMP, par les voix de Franck Cecconi et Valérie Pécresse, n’ont pas partagé le même enthousiasme, fustigeant les 23 millions d’amendements votés dans la dernière heure de débat. Valérie Pécresse, chef de file de l’UMP et future candidate pour les régionales, dans une ultime déclaration, pendant les dernières minutes précédant le vote du budget 2015, a souhaité faire valoir que « Votre budget aurait pu être celui du rebond, il ne le sera pas ».
Mais, objectivement, Jean Paul Huchon a réussi à construire un budget et une politique qui n’offrent pas beaucoup de prise à l’opposition menée par Valérie Pécresse.
L’UMP avait en effet émis des propositions destinées à restructurer le budget de l’Ile de France. C’était le gel des crédits aux associations, le non-renouvellement d’un fonctionnaire sur deux, la lutte contre l’absentéisme des agents, le redimensionnement des missions et effectifs des organismes associés . Mais ces propositions n’ étaient ni de nature à révéler une nouvelle politique, ni à infléchir réellement, en termes financiers, quoi que ce soit. Car, même si les mesures proposées avaient pu avoir leur plein effet, 174 millions d’euros d’économie sur un budget de près de 5 milliards, et un endettement de 5,5 milliards ne seraient pas significatifs.
Enfin, alors que les ultimes passes d’armes sur le budget 2015 venaient à peine de prendre fin au sein de l’hémicycle, Marie-Pierre de La Gontrie a évoqué, lors d’un interview accordé samedi à France-Télévision, sa candidature à la présidence pour l’élection régionale d’île de France de la fin 2015. Il semble toutefois qu’elle ne puisse se prévaloir à cet instant de l’appui des fédérations socialistes.
Car pour l’heure c’est l’habile réussite de Jean-Paul Huchon qui apparaît en premier plan. C’est lui qui a mis tout son poids politique, afin d’obtenir, de haute lutte, l’accord du Gouvernement, de l’Assemblée nationale et du Sénat, puis le vote sur la mise en place du Pass Naviguo Unique, tout en ayant obtenu auparavant l’accord avec la Chambre de Commerce, ce qui ne fut pas chose aisée. Jean-Paul Huchon, bien que régulièrement interrogé à chaque conférence de presse, n’a pas encore officiellement répondu sur sa candidature à un quatrième mandat. Toutefois, à l’issue du vote sur le budget, son tweet « 5 milliards pour l’île de France, la gauche rassemblée, le passe unique lancé. L’aventure continue avec vous, rdv en 2015! » n’infirme absolument pas la possibilité de son entrée en campagne.
Jean Cousin
Forks Magazine