La salle était comble pour la présentation des » Etats généraux du projet France. Et symboliquement cela se passait salle Olympe de Gouges à Paris, Arnaud Montebourg, ce samedi, a, durant près d’une heure, proposé de nouvelles solutions politiques « pour que la démocratie progresse ». Entre le discours de l’ancien Ministre de l’économie , du redressement productif et du numérique qu’il fut et celui du futur candidat aux présidentielles , il n’en demeure pas moins que Monteboug confirme ainsi son engagement à participer aux primaires Citoyennes.
Arnaud Montebourg considère en effet que la prise en compte du changement numérique dans les sociétés européennes doit permettre un changement de méthode de gouvernance.
En déclarant, que « la vague du changement qui vient du bas doit submerger le haut », qu’ il faut organiser « la libération des français », et « donner le pouvoir à ceux qui veulent peser sur leurs destins », il ne dément pas les accents Gaullien que certains retrouvent dans ses discours.
Sans oublier, à ce titre, son rappel sur les légitimes interrogations sur les Gafa américaines, qu’il considère comme des monopoles privés », de la nécessaire attention aux dérives constatées, car , note-t’il, » les mails sont parfaitement accessibles aux services de renseignements américains »
Arnaud Montebourg a aussi manifesté sa volonté de rappeler en filigrane ses priorités de souveraineté nationale, avec l’évocation des surprenantes dérives des instances européennes, et celles de dirigeants européens si sensibles aux positions financières des leaders du secteur, que « certains vont travailler chez Goldman Sachs ». Cela lui permit de mettre en valeur sa proposition de créer « une nouvelle classe sociale dirigeante », qui s’oppose » à la politique qui est devenue un monopole privé ».
En outre, la création du concept des « oligénaques » , raccourci d’oligarchies et énarques qui est à ses yeux « une oligarchie avec les diplômes », responsable d’une pensée unique formatée et fondée sur l’argument « qu’il n’y a pas d’alternative ». S’agit-il pour Arnaud Montebourg d’une volonté de partager avec tous les français le sentiment qu’il n’y a plus de dialogue entre la France et ceux qui la dirigent. La finance n’est pas oubliée , avec une critique sur son fonctionnement et son investissement , qui le conduit à conclure que « les banques refusent de financer l’économie réelle », et à défendre une vision de l’état qui doit être plus bienveillant.
Mais, au terme de ces état généraux, en aparté, la réaction d’Arnaud Montebourg au vote du parti communiste qui s’oppose à la proposition de Pierre Laurent de soutenir Jean-Luc Mélenchon, est que « les partis politiques s’auto-déterminent » et que « les choix du parti communiste doivent être respectés « . En outre, ses propos furent volontariste: » Je suis candidat depuis 22 jours, je suis un candidat de propositions ,et mon adversaire futur c’est le candidat de la primaire de la droite ». Au final, son analyse « d’une situation inédite avec deux primaires » le fait conclure qu’il n’a pas de prévision possible » et certes les rebondissements ne manqueront certainement pas.
Jean Cousin