News, Politique 12/06/2017

« Big Bang » aux législatives pour la République En Marche

by Rédaction

Ambiance calme et studieuse au QG de la République En Marche. à une demi-heure de l’annonce des premiers résultats. Un cadre du LREM fait part de sa vision de la campagne, une campagne sobre sans meeting important. Effectivement la campagne fut calme au plan national, si ce n’est terne.
A l’annonce des estimations sur les écrans disposés de toutes parts dans la salle de presse, le groupe de jeunes militants du LREM, mis en scène spécialement pour les équipes de télévision et les photographes, exprime sa joie à la première estimation qui indique une fourchette de 390 à 430 députés.
Les estimations données à 20h annoncent en effet 31% de suffrages exprimés, et surtout un taux d’abstention de 50,2%, le taux d’abstention le plus important sous la V ème République.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce taux d’abstention: une campagne relativement morne entre les candidats de la République En Marche, dont la plupart étaient novices. Leur axe de communication était de simplement de donner une majorité au nouveau président élu. Dans une certaine mesure on peut considérer qu’il n’y avait aucune empathie pour les problèmes locaux.

Le discours de la présidente par intérim de la République En Marche, Catherine Barbaroux, est sobre. Elle fait part de la satisfaction des résultats prometteurs engrangés lors de ce premier tour, et de la nécessité de poursuivre l’effort afin de réunir la majorité la plus large. Remerciements aux français. Une option claire, une volonté de voir siéger à l’assemblée nationale la majorité la plus large pour être efficace. « Humilité et responsabilité » sont les maîtres mots.

Au siège du PS à Solférino, ambiance beaucoup plus sobre, Jean-Christophe Cambadélis, seul sur le pont pourrait-on dire, exprime son inquiétude face à un parlement sans opposition, sans s’attarder sur le score prévisible au second tour du PS, qui oscille entre 20 et 30 siéges.

Moindre déception au QG des LR, 70 à 110 députés c’est le deuxième groupe au sein du futur parlement. Mais les stigmates d’une primaire et d’une campagne présidentielle, pourtant encore considérée, il y a quelques mois, comme gagnée d’avance, laissent des traces profondes. Les prétendants à occuper les postes de futurs caciques du parti sont toujours aussi nombreux. Et si l’on peut compter sur leurs ambitions, peut-on autant compter sur leurs capacité créative et sens de renouvellement ?

La France Insoumise avait annoncé une conférence de presse à son QG de campagne à 23h30, et décida « in fine » de l’annuler. Mais les bons résultats de Jean-Luc Mélenchon, au premier tour des présidentielles, sur lesquels il a mis en place sa stratégie de non alliance ni avec le PC, ni avec le Ps, ni d’ailleurs avec qui que se soit, ne se confirment pas. Assurément son parti « France Insoumise » va faire une entrée au sein de l’assemblée nationale, avec une estimation de 8 à 18 sièges. Mais à cet instant, seul le second tout permettra de constater la possibilité d’obtenir le nombre de sièges nécessaires à la création d’un groupe politique au Palais Bourbon.

Dorénavant, quelles que soient les péripéties du second tour des élections législatives, le Président de la République a tous les moyens pour appliquer son large programme. Et il s’agit, après avoir réussi en un peu plus d’un an ce que tous pensaient impossible, de donner corps aux résultats promis, car il est raisonnablement envisageable que les Français n’attendront pas le terme du quinquennat pour constater une amélioration de leurs conditions de vie au quotidien..
Les prochaines élections que sont les municipales confirmeront ou infirmeront la capacité d’Emmanuel Macron à donner le sentiment aux Français qu’il tient ses engagements de campagne.

Dominique Grimardia, Jean Cousin, Pierre Cusson

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