Le référendum du 23 juin 2016 entérinant la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a lancé une grande période d’incertitude. L’accord du 24 décembre entre Bruxelles et Londres évite un no-deal à quelques jours de la date butoir entraîne de multiples changements.
Après le brexit, voyager au Royaume-Uni devient logiquement bien plus compliqué. Seul un déplacement de moins de trois mois est possible sans visa. Pour Gibraltar, le statut vient tout juste d’être négocié aujourd’hui en l’incluant dans l’espace Schengen.
Des nouvelles mesures sont mises en place pour l’immigration, les passeports, les frais de douane, et les animaux de compagnie.
Pour les voyages Outre-Manche de plus de trois mois, études ou travail, tout devient extrêmement réglementé. Il faut dorénavant un visa spécifique pour chaque type de demande.
Pour ceux qui souhaitent travailler au Royaume-Uni un visa spécifique est dorénavant nécessaire. Ce visa est payant et coûte entre 610 et 1408 livres. En sus, un système de points est mis en oeuvre, afin de pouvoir l’obtenir. À titre d’exemple, un contrat de travail sera pris en compte à hauteur de 40 points, 20 points de plus seront acquis si le salaire est supérieur à 26 600 livres, et 10 points seront accordés pour la connaissance de la langue anglaise.
Avec la fin d’Érasmus pour les étudiants en provenance de la CEE, tout devient très onéreux.
Il est tout d’abord nécessaire d’obtenir un visa étudiant à un coût prohibitif de 348 livres (385 euros), et de 475 livres pour être prolongé au-delà d’un an. Ce n’est pas tout. Il faudra payer les frais d’inscription qui sont généralement de dix mille livres dans les universités anglaises, et justifier pour Londres par exemple d’un budget de 1336 livres par mois. Cela représente un lourd handicap pour les étudiants qui ne peuvent être aidés à un tel niveau par leurs parents.
Pour le statut des Européens au Royaume-Uni, tout dépend de leur entrée dans le pays. Pour un citoyen européen résidant au Royaume-Uni avant le 31 décembre 2020, les droits resteront les mêmes s’ il détient le « Seattle Status » certifiant que l’on réside sur le territoire. Dans le cas contraire, les règles d’immigration pour les pays non membres du Commonwealth seront appliquées.
Le passeport deviendra obligatoire à partir du 1er octobre 2021 pour tout déplacement des citoyens européens non résidents au Royaume-Uni.
Pour les voyages en avion, en cas de retard, d’annulation ou de surbooking, le droit européen ne sera plus appliqué sur les vols entre le Royaume-Uni et l’UE par les compagnies britanniques.
Toutes les cartes européennes d’assurance maladie obtenues avant la fin de 2020 seront valables jusqu’à leur date d’expiration. Le Royaume-Uni met en place une nouvelle carte : l’«U.K. Global Health Insurance Card».
Le roaming n’existe plus entre le Royaume-Uni et les pays de CEE, ce qui va entraîner des surcoûts. De même, les procédures pour les animaux de compagnie seront désormais plus lourdes et contraignantes.
D’autres mesures sont prévues par l’accord: des quotas de pêche sont mis en oeuvre, la frontière avec l’Irlande se situera en pleine mer pour éviter de nouveaux conflits politiques avec cet État. Bref une nouvelle ère. Sûrement beaucoup plus de secteurs commerciaux perdants que gagnants de part et d’autre de la Manche.