Un défilé réussi, dynamique et qui donne une image très moderne de l’hiver 2010 pour la mode homme.
Des coupes impeccables, taillées près du corps avec un travail de structure où le décalé s’esquisse en finesse, bref un savoir-faire
de tailleur réactualisé, qui revisite la silhouette et produit la vision d’un homme à l’aise, mobile tout en étant élégant.
Cette ligne jeune s’allie à des matières confortables et raffinées. Des tricots fins en laine de mohair et des mélanges de textures apportent aux draps et gabardines de laine une juste touche de fantaisie. L’homme Cerruti est audacieux avec humour. Les couleurs sobrement déconnectées du sempiternel noir ajoutent une note précieuse ; le gris se décline, le bronze profond souligne une opposition avec des peaux lainées.
Cette ligne tout en éclectisme semble bien la marque la plus significative de la création de Jesper Borjesson qui présentait sa première collection pour Cerruti, après avoir fait ses armes au studio Homme de cette même marque depuis 2007. Il apporte un art de la coupe réactualisé, que l’on peut autant attribuer à sa première formation de bottier italien qu’à son cursus à la Saint Martin’s School londonienne.
L’alliance de ces deux écoles et son origine suédoise produisent une élégance masculine repensée par un travail de superposition et de coupe qui réconcilie mode urbaine et décontraction sophistiquée sans artifice ni concession. Ne serait-ce pas là le secret pour succèder à Nino Cerruti ?
Dominique Grimardia
Publisher
Forks magazine
© 2010 Forks