Le Président du Conseil Régional d’Île-de-France Jean-Paul Huchon a tenu ce mercredi sa conférence de presse de rentrée. Ce fut l’occasion de cerner et réaffirmer les enjeux très importants en cette rentrée. Aux traditionnels calendriers politiques et financiers, s’ajoute la mise en oeuvre de questions d’actualité qui auront une incidence directe à terme sur l’évolution de la compétence du Conseil Régional Île-de-France. Parmi celles-ci figure en premier lieu la mise en place du Grand Paris, de la métropole d’Île de France. Celle-ci a fait l’objet d’intenses négociations tous azimuts, du gouvernement, au parlement et auprès de tous les acteurs politiques de la région. Car, pour ce faire, c’est l’organisation des pouvoirs, des domaines de compétence et d’intervention des différentes structures qui doit être clarifiée, précisée à l’instar de celle des collèges, qui devrait selon toute logique être entièrement dévolue à la région, qu’il s’agisse de ceux de Paris ou du reste de la région Île de France.
DES ENJEUX POLITIQUES
Le calendrier politique s’avère aussi important. Les prochaines élections sénatoriales peuvent en effet avoir des conséquences sur les équilibres politiques de la région Île-de-France. En corollaire figure la décision qui doit être prise pour la date des élections des conseils régionaux. Ces élections, initialement prévues pour mars 2014, ont été effectivement déplacées, et sont prévues soit pour mars 2015 ou bien pour la fin de l’année 2015. Ce report toutefois fait aujourd’hui l’objet de nombreux recours devant le Conseil Constitutionnel, dont les décisions sont à ce jour attendues.
Jean-Paul Huchon, président du Conseil Régional, a confirmé que la région Île-de-France poursuit les investissements nécessaires à la compétitivité de la région, afin que l’Île-de-France, qui représente 30 % du PIB français et regroupe près de 12 millions d’habitants, puisse continuer à être un moteur de croissance pour la France. Jean-Paul Huchon a par ailleurs déclaré:« La situation est difficile, mais nous avons des atouts ». L’ensemble de la politique mise en oeuvre a donc été structurée pour préserver les chances de compétitivité de la Région Île-de-France.
DES INVESTISSEMENTS CONSTANTS
De fait l’intervention de la région continuera de se porter prioritairement, et de façon durable, en faveur des transports, et de l’éducation que cela soit sur le vecteur des lycées ou de l’enseignement supérieur. Et si la mise en place de périodes de dézonage pour les transports en région Île-de-France devient désormais un fait établi, les négociations se poursuivent pour le pass Navigo à tarif unique. Pour le financement des transports a été évoqué l’axe de l’augmentation de la taxe de séjour , et la nécessaire augmentation du montant des financements accordés par l’Etat dans le cadre du prochain contrat de plan Etat-région, afin de pourvoir au financement des-dits transports.
Des actions spécifiques pour les entreprises sont également mises en place. Par le biais d’actions destinées à favoriser l’accroissement de la taille des PME en Île-de-France. Cette action nommée PM’up, lancée en 2008, permet d’appuyer le développement financier des entreprises sur 3 ans. Parallèlement, il a été créé un système d’aides à la maturation de projets innovants dans le cadre d’incubateurs et de lieux d’innovation intégrés afin de faciliter le développement de la croissance d’entreprises en leur sein.
DES MESURES SOCIALES
D’ importants investissements sont réalisés, tant pour la construction de logements pour étudiants, le soutien et la création de bibliothèques, que pour l’aide à l’apprentissage, avec un budget spécifique de 388 millions d’euros.
A ces mesures s’ajoutent d’autres objectifs, comme la mise en place d’une restauration scolaire de meilleure qualité, qui soit en outre à la portée des revenus des familles mêmes les plus modestes, avec à l’appui l’instauration d’une grille unique. C’est là l’un des traits les plus marquants de cette politique qui se situe dans la volonté d’instituer et de supporter une véritable action sociale.
Dans cette nouvelle ère de la décentralisation qui voit un re-découpage des régions en France, la région Île-de-France, première région de France et d’Europe, peut être amenée à gérer un périmètre de compétences élargi. Les actions engagées, et les projets à venir du Grand Paris, menées à bien, peuvent créer un effet économique qui pourrait être créateur à terme de près de 200 000 emplois. Mais l’ensemble de ces investissements qui vont encore augmenter le poids économique et politique de la région Ile de France, peut avoir pour corollaire d’augmenter les ambitions de toutes parts. Il aurait été plus logique de préserver la prééminence de décision de la structure parlementaire du Conseil Régional sur toute autre structure, car la légitimité du Conseil régional est fondée sur une élection au suffrage universel direct.
Jean Cousin
Forks magazine © Forks 2014