Actuellement, dans la communication gouvernementale, deux séries de mesures sont mises en avant: les mesures sur l’assurance chômage d’ une part, la énième annonce sur la taxe d’habitation d’autre part.
Que retenir des mesures concernant l’assurance chômage?
Une augmentation à 6 mois de cotisations pour obtenir une recharge des droits, et une diminution de la période pour pouvoir les acquérir. Alors qu’il est répété par les membres du gouvernement que le chômage n’a pas été aussi bas depuis 2008, l’ objectif est de pouvoir diminuer sur 18 mois le montant des prestations de 3,4 milliards d’euros.
La première question que l’on est en droit de se poser est celle-ci. Dans un premier temps cela ne va-t-il pas augmenter le nombre de chômeurs? Quel est en effet l’intérêt, lorsque les mesures seront effectives, de prendre un CDD de moins de 6 mois?
De surcroît il existe généralement un écart entre les annonces et les décrets d’application. Seront-ils plus favorables aux salariés, ou aux finances de l’assurance chômage? La question est en suspens, et, apparemment, syndicats et patronat vont chercher à en modifier les contours autant qu’ils le peuvent.
Deuxième sujet: la mesure emblématique de supprimer la taxe d’habitation, une mesure annoncée par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle. Un vieux serpent de mer qui réapparaît régulièrement. De fait tout et son contraire a été dit ces vingt dernières années à ce sujet. Entre les tenants d’une augmentation de la valeur locative qui sert d’assiette de calcul, et ceux prônant une diminution, si ce n’est une abolition pure et simple, les débats furent animés.
Mais aujourd’hui, après de nombreuses annonces parfois contradictoires sur les dates d’application, les assujettis, et le coût de la mesure oscillant entre 12 milliards d’euros et 17,5 milliards d’euros selon les derniers chiffres du ministère des Finances, c’est fait. Le dispositif va donc être mis en place selon un échelonnement jusqu’en 2023. Une coïncidence: c’est justement l’année des présidentielles.
Dans une politique orientée par la conquête pour les municipales des voix de droites du LR, le gouvernement dirigé par le Premier ministre Édouard Philippe semble donc s’être fixé un cap. En pratique il existait déjà un certain nombre de cas d’exonération de la taxe d’habitation, ce qui exclut un électorat plutôt éloigné des LR, mais qui sera vraisemblablement plus concerné par les nouvelles restrictions appliquées à l’assurance chômage.
Toutefois on peut aussi avoir le sentiment que ces mesures sur le chômage ont pour objectif de se rapprocher de la moyenne européenne en la matière, puisqu’ effectivement la France y semble plus généreuse.
Mais ce type de mesure entraîne deux remarques. La première c’est que, dans les pays qui bénéficient d’une protection moindre, les organisations internes permettent à la personne de pouvoir continuer à vivre. La seconde se résume à une projection sur la capacité des Français à pouvoir s’adapter.
Et là, la situation est plus complexe. De fait une partie de ceux qui sont dans l’impossibilité d’ avoir les moyens de s’adapter ce sont les finances des aides locales qui vont être obligées de prendre le relais.
Nous demeurons donc toujours perplexes sur les résultats de ces actions de politique et de communication soigneusement calculées, en apparence contradictoires, mais dont parfois le «profit» électoral semble incertain.
Marie Combes