Dominique Perrault dont la réalisation la plus remarquée fut la Bibliothèque Nationale de France pour laquelle il obtint le prix de la Fondation Mies van der Rohe, élabora aussi le vélodrome et la piscine olympique des Jeux Olympiques de Berlin. Il réalise actuellement la Cour de Justice des Communautés Européennes à Luxembourg, et le Théâtre Marinsky à St Pétersbourg. Né à Clermond-Ferrand en 1953, diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts à Paris, membre entre autres de la Bundnis Deutschen Architekten (Association des Architectes Allemands) et du Royal Institute of British Architects.
C’est ainsi que Dominique Perrault impose le paradoxe de « murs qui ne se séparent pas », dans la mesure où la relation contemporaine avec l’environnement balaye les organisations structurées sur les couples traditionnellement opposés: esprit-nature, esprit-corps, sens-signe, intérieur-extérieur. Ainsi la BNF qui représente un volume triple de celui du centre Georges Pompidou « s’articule autour de cette disparition avec quatre tours longilignes dressées aux quatre points d’une esplanade ouverte, sans murs ni grilles, que tous peuvent traverser nuit et jour ».
Et même si la matière reste « éminemment importante », elle renvoie à la lumière qui la filtre ou l’éclaire. Mon idée conclut Dominique Perrault est « de faire disparaître la construction et de mettre en scène le vide dans le but non de faire disparaître l’architecture de la ville mais de l’incruster encore plus dans le tissu urbain ».
Ce travail décline dans ce cas toutes les potentialités de disparition, et à ce jeu le bâtiment acquiert une nouvelle majesté, une grandeur d’autant plus supportable qu’elle est moins symbolique et que l’espace public, dont la présence est redéfinie, induit un nouveau statut du citadin et du citoyen. Placé au centre de ce travail de construction-déconstruction, le passant est intégré comme acteur immédiat dans cet espace dès qu’il le parcourt. Son passage est déjà une identification au lieu et l’absence de coupure entre le sensible et l’intelligible réinstaure son unité.
Le monument culturel lisible, accessible dans une proximité « sans histoire » se pare d’une accessibilité qui ouvre de nouvelles possibilités culturelles, de nouveaux échanges et une nouvelle théâtralité.
Texte Dominique Grimardia
© 2009 Forks