Le 24 septembre, près de la moitié de l’hémicycle de la Chambre Haute sera renouvelé. Ce renouvellement, nommé celui de la série 1, concerne 170 sièges sur les 348 du Sénat. 38 départements hexagonaux sont concernés, ceux dont le numéro est compris entre 37 (Indre-et-Loire) et 66 (Pyrénées Orientales), ainsi que les départements d’Ile-de-France, les six collectivités d’outre-mer (département, région ou collectivité) Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte, Nouvelle-Calédonie, et six sièges pour représenter les Français établis hors de France.
Le corps électoral des sénateurs est relativement stable, et reflète les résultats obtenus aux élections municipales de 2020. La droite bénéficiera ipso facto d’un corps électoral stable. En conséquence, il y a peu de chances que les grands équilibres qui prédominent au Sénat puissent être modifiés. Les Républicains (LR) conserveront sans doute la majorité absolue au Palais du Luxembourg.
Il est à noter que l’élection du président du Sénat doit à nouveau avoir lieu. À ce jour, en l’absence de candidature dissidente, tous les pronostics vont vers le sénateur des Yvelines, Gérard Larcher, actuel Président du Sénat, qui, s’il est candidat à sa propre réélection, une fois élu, connaîtra sa 5ᵉ élection à ce poste depuis 2008.
Dans le cadre de cette élection au suffrage universel indirect, près de 79 000 grands électeurs seront amenés à voter selon deux modes de scrutin, majoritaire à deux tours ou proportionnel selon le département.
Au niveau politique, la majorité gouvernementale cherche à obtenir le plus de sénateurs possibles; ce qui n’est pas sans poser de problèmes, compte-tenu de la faible implantation locale du groupe Renaissance. Cela donne actuellement lieu à de délicats arbitrages entre Renaissance, le MoDem et Horizon, en particulier sur la question des sénateurs sortants.
Les responsables des élections de chaque formation sont pour Renaissance le ministre chargé des Relations avec le Parlement Franck Riester, pour le Modem le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, et pour Horizon l’ex-député Pierre-Yves Bournazel, secrétaire général délégué aux élections de ce mouvement.
La position du groupe Renaissance est d’accorder une prime aux sortants, en s’appuyant sur le fait que « sur les 12 renouvelables, 11 sénateurs se représentent ». Au PS, pour le moment, aucun accord n’a été trouvé entre la direction nationale et la fédération de Paris. Parmi les points de désaccords, un problème concerne le renouvellement de Marie-Pierre de la Gontrie élue sénatrice lors du précédent scrutin. Après avoir été l’éphémère candidate déclarée contre Jean-Pierre Huchon, lors des élections régionales de 2015. Elle ne figurerait pas, pour le PS, parmi les candidats à placer en tête de liste.
Cette ambiance légèrement baroque est liée à la singularité du mode de scrutin qui privilégie les négociations et les accords, plus que les confrontations directes.