Ultime manoeuve, avant le tunnel médiatique constitué par les élections du candidat des Républicains et l’annonce en décembre des candidatures définitives pour la primaire de la gauche. Dès les premières phrases de son discours, Emmanuel Macron a révélé l’évidence, une évidence pourtant moultes fois repoussée, et aussi souvent évoquée. Et, avec l’aplomb qui le caractérise, le nouveau candidat déclara : « C’est une étape importante que nous allons franchir, et que depuis plusieurs mois nous préparons »
Pour Emmanuel Macron la justification est simple: » Je suis en effet intiment convaincu que c’est en affrontant la réalité du monde que nous pourrons retrouver dans notre pays de l’espérance, et c’est au fond notre défi aujourd’hui ».
Son constat est tout aussi simple. Critique de l’alternance: « ‘Au fond le jeu de l’alternance politique suffira à nous faire respirer. En quelque sorte après la Gauche, la Droite ». Critique des leaders politiques: « Avec les même visages, les mêmes hommes depuis tant d’années, je suis convaincu que les uns et les autres ont tort parce qu’au fond , ce sont leurs modèles, leurs recettes qui ont simplement échoué ».
En clair Emmanuel Macron oppose les élites déconnectées et sans résultats probants, à la France, en considérant que « Le pays, notre pays, lui, dans son ensemble, n’a pas échoué » et constate que « c’est de là qu’est né le divorce entre le peuple et ses gouvernants. »
Emmanuel Macron a des analyses de la situation, qui, au vu des sondages qui lui sont favorables, sont partagées par de nombreux français. Mais à force d’analyser en creux, que reste t-il des intentions d’Emmanuel Macron? Une reprise des aspirations des français à avoir une vie meilleure. Pourtant cette détermination, singulièrement, paraît ne s’appuyer sur aucun programme.
De même, constatations encore et toujours, lorsqu’il déclare que « les logiques politiciennes, la vacuité de notre système politique ont transformé la vie des français en décor de son propres théâtre d’ombres ». Mais de méthode point, là aussi les propositions restent dans l’ombre.
Les questions « au fond » sont nombreuses. En quoi Emmanuel Macron sera-t’il capable de renverser la situation? Comment procèdera-t’il? Son modèle, quel est-il? Qui sont les hommes et femmes pressentis pour son futur gouvernement? Concrètement beaucoup de convictions, mais à ces questions nous n’avons reçu aucune réponse. Et surtout, d’autres questions restent en suspens comme celles liées à la possible création d’un groupe parlementaire, à sa possible participation aux législatives, une participation assurément bien moins prestigieuse que les présidentielles, mais tellement plus proche des français.
Pierre Cusson