Nous avions le piano à deux mains, dorénavant nous avons le film à deux mains. C’est en effet cette méthode originale que Valérie Mréjen et Bertrand Schefer ont décidé d’utiliser pour leur premier film. La qualité narrative du film En Ville se trouve donc particuliérement bien construite, dans cet instantané de la vie d ‘adolescentes. Elles souhaitent quitter leur environnement familial et la province afin de pouvoir s’installer à Paris. Le sujet est traité de façon originale, au travers du prisme de l’adolescente d’aujourd’hui recentrée sur soi, sans réelle sentimentalité. Ou plutôt d’une certaine manière recentrée sur une auto-sentimentalité. Les rapports avec autrui se construisent uniquement en fonction de leurs désirs matériels immédiats, sans rapport avec des projets d’avenir structurés. Et c’est en cela que se situe la justesse de ton de ce film. Il rend bien la pensée et le « Modus Operandi » de cette génération, dont l’action se situe dans le court terme (quelques mois), mais n’envisage pas d’autres réflexions sur l’ « après », en l’occurrence » que faire une fois à Paris? ».
C’est le premier long métrage de fiction de Valérie Mréjen, plasticienne de formation, vidéaste et auteur de plusieurs récits. Bertrand Schefer est philosophe de formation et, entre autres, écrivain. Co-réalisateurs, leur film En Ville, est une oeuvre traitant le passage flottant de l’adolescence à l’âge adulte et la découverte d’une idée de l’amour. A travers une mise en scène élégante, les deux cinéastes proposent un film fin, en avance sur les traitements narratifs et visuels classiques.
Forks magazine
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