Ce matin, un communiqué de presse du ministère de la Justice, fait état de façon sibylline de l’ouverture d’une enquête administrative à l’encontre de Patrice Amar, premier vice-procureur au PNF, Lovisa-Ulrika Delaunay-Weiss, procureur adjointe, et Eliane Houlette, qui dirigeait le Parquet national.
A la suite d’un rapport de l’Inspection générale de la Justice, une enquête a été conduite sur l’analyse de faits pouvant éventuellement faire apparaître des dysfonctionnements de service, ou sur la manière de servir d’un magistrat.
En 2014, le PNF a ouvert une enquête préliminaire afin de chercher à identifier les sources qui ont communiqué à Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, le fait que le téléphone mobile au nom de Paul Bismuth avait été identifié comme étant celui de l’ancien Président de la République. Les fadettes de dizaines d’avocats et magistrats avaient été analysées par la police judiciaire, dans le cadre d’une enquête qui a duré près de six ans. Mais le PNF n’avait pas cru bon d’informer les juges d’instruction en charge, ni le parquet général de Paris.
Cela conduit aux conclusions qu’ « il ressort de cette analyse que des faits relevés seraient susceptibles d’être regardés comme des manquements au devoir de diligence, de rigueur professionnelles et de loyauté ».
Le ministre Eric Dupond-Moretti n’apparaît en aucune manière sur le communiqué de presse, une manière d’éviter de rappeler la proximité de l’actuel garde des sceaux dans ce dossier. Ayant fait partie des avocats surveillés par le PNF, il avait porté plainte pour « violation de l’intimité et de la vie privée, et du secret des correspondances ». La plainte a été retirée à sa nomination au Ministère de la Justice.
Jean Cousin