Dimanche 29 janvier à la Villette. Lors de ce premier meeting de lancement François Fillon attaque immédiatement son discours par ces mots « Ils pensaient nous avoir torpillé et vous êtes là « .
Il adressa ensuite un merci à Alain Juppé qui était présent et fut particulièrement ovationné. François Fillon continua en demandant « 15000 pensés pour Nicolas Sarkozy ». Une nouvelle clameur s’empara de la salle.
François Fillon a abordé la polémique sur l’emploi de sa femme en tant qu’attaché parlementaire en déclarant son attachement à Pénélope. Cette affaire a surpris tout le monde au sein du LR, car celle-ci vient en opposition totale avec les déclarations constantes du couple Fillon sur ce sujet. Il est certain que le rôle de sa femme est très important,et que pendant toutes ces années elle a accompli un travail primordiale à l’image d’un « goshtwriter ». Cette contradiction s’explique aussi par sa volonté de vivre à l’écart des médias.
Lors de son intervention François Fillon devait aussi nuancer son programme pour les élections présidentielles, bien que beaucoup le pressassent – semble-t’il- de passer à un autre plan. Des avancées apparaissent avec un message plus consensuel vis à vis des fonctionnaires, et son insistance à affirmer que le changement est une opportunité.
A la critique François Fillon oppose sa foi personnelle, la valeur de ses engagements politiques. Il martèle « je récuse ces divisions inutiles dont s’abreuvent mes concurrents » . Il fait part de sa détermination pour cette élection présidentielle et de son « désir de servir et de rendre à la France tout ce que nous avons reçu d’elle ». Son « Nous sommes tous Français », sonne comme un souci d’unité, et confirme les accents gaulliens de sa campagne, et son ancrage politique l’est par ces mots:
‘La France n’est la vassale de personne, il est grand temps que l’Europe se réveille ».
Toutefois en dénonçant » une classe politique effrayée à l’idée d’affronter ce monde nouveau », il n’envisageait pas encore la tournure que prendraient les événements. Et ce monde nouveau qu’il évoquait, était-ce celui du résultat des primaires ou celui du temps des incertitudes liées aux dernières révélations.
Il y a en effet encore dix jours les caciques du partis se battaient pour défendre leurs prérogatives dans la nouvelle organisation en vue des investitures, faisant assaut d’opportunisme. Comme me l’indiquait l’un des fidèles et piliers de sa campagne des primaires », il était totalement abasourdi par l’attitude de certains qui tournaient casaque, afin de porter allégeance à François Fillon ». Et afin de lutter contre les aigreurs autant que dans un souci d’unité, des organigrammes de campagne avaient été mis en place afin de n’oublier personne.
Aujourd’hui les mêmes semblent n’ambitionner que d’avoir un autre candidat pour la présidentielle, un candidat qui puisse leur redonner le leadership face à Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Leur raisonnement semble pourtant omettre que le long processus des primaires a été mis en place, et qu’il a déjà été le théâtre de nombreux combats. Si aujourd’hui certains semblent particulièrement s’effrayer de la situation, ils ont, pour la plupart, porté la candidature de Nicolas Sarkozy. Or l’ancien Président de la République se trouve malgré tout être impliqué dans plusieurs procédures, sans que cela ne les ait particulièrement inquiétés.
Pour que Les Républicains ne puissent donner l’image d’un parti sans règles, hormis celle de l’obtention du pouvoir à n’importe quel prix, il est logique que le candidat désigné reste en place, le contraire risquant d’être pire que les difficultés certaines d’image auprès de l’électorat de François Fillon.
Jean Cousin, Dominique Grimardia, Chloé Wilson