Politique 03/10/2020

Gérard Larcher brillamment réélu Président du Sénat

by Rédaction

Jeudi premier octobre 348 sénateurs étaient réunis pour l’élection du nouveau président de la Chambre haute. Quatre candidats étaient en lice: Gérard Lacher, Patrick Kanner, Eliane Assassi et Guillaume Gontard. Dés le premier tour du scrutin, avec 231 voix sur 324 suffrages exprimés, Gérard Larcher a été réélu président du Sénat. A l’annonce de ce résultat, les applaudissements furent nourris au sein de l’hémicycle.

Elu pour la première fois à la présidence du Sénat en 2008, après une parenthèse en 2011, en 2014 Gérard Larcher retrouva en 2014 son siège au ‘plateau’. Il a accompli un long parcours au Sénat, puisque depuis près de 35 ans il est sénateur des Yvelines, après s’être engagé à 27 ans  au RPR en 1976.

Soutien de François Fillon lors de la primaire de la droite en 2017, il assume pleinement son rôle d’opposant au nouveau président de la République. Le programme de réforme constitutionnelle présenté par Emmanuel Macron, lors de la campagne présidentielle, n’est pas envisageable pour Gérard Larcher. Baisse du nombre de parlementaires, dose de proportionnelle, non cumul des mandats, accélération du travail parlementaire, les lignes rouges sont franchies pour le président du Sénat.

Face à cette opposition les pressions de l’Elysée se firent de plus en plus fortes. Mais la création de la commission d’enquête parlementaire créée dans le cadre de l’affaire Benalla permit de porter atteinte aux ambitions de réformes constitutionnelles. L’indépendance et la légitimité du Sénat sortirent renforcées de cet épisode d’opposition frontale à Emmanuel Macron. Ce contre-temps dans la stratégie mise en place par l’Elysée stoppa quelques semaines les ambitions constitutionnelles du nouveau président de la République. Délai suffisant pour que les différents dossiers en cours submergent le « chateau », et ne permettent pas la mise en oeuvre des réformes initialement projetées. Des réformes qui pouvaient couvrir, par ailleurs, un champ beaucoup plus large que celui initialement présenté. Il n’est pas illusoire de penser que la modification du nombre de  circonscriptions aurait pu permettre des redécoupages de nature à permettre au LREM d’obtenir à terme une majorité des 3/5 des parlementaires réunis en congrès à Versailles. Cela ouvrait la possibilité d’une modification constitutionnelle beaucoup plus importante.

Gérard Larcher est un soutien inconditionnel du bicamérisme parlementaire. Son livre autobiographique « Contre-Pouvoir », paru l’année dernière, confirme son attachement au rôle du parlement, et du Sénat en particulier. Lors de son discours à l’occasion de sa réélection, il a déclaré être au « service de la République pour les trois prochaines années », « qu’être sénateur c’est faire vivre la démocratie », et d’ajouter « que serait notre démocratie sans le bicamérisme ». Le président du Sénat, pour son quatrième mandat, confirme sa volonté de garder le cap.  Querelle d’ancien et de nouveau monde, ou vision politique d’avenir ?

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