Fabien Drugeon, quelles ont été vos précédentes réalisations ? Pourquoi l’enfance de Guillaume le conquérant?
J’ avais réalisé deux courts métrages médiévaux fantastiques. Je souhaitais m’atteler au médiéval historique sur un personnage très important du Moyen-Age, un personnage avec une vie passionnante et cinégétique. Aucun film n’avait encore été réalisé sur Guillaume, c’était une occasion à saisir.
Sur quels documents vous êtes vous appuyé pour cette reconstitution? Quels en furent les enjeux? Desquels vous êtes-vous éloignés?
Je me suis appuyé sur Le Roman de Rou, de Wace, Je me suis beaucoup documenté. Pour l’intrigue j’ai dû rassembler plusieurs figures d’alliés et d’opposants, et les concentrer sur deux figures historiques. L’un devint donc l’emblème de la défiance envers Guillaume, c’est Renouf de Briquessart. L’autre, Osbern de Crépon, incarne les différentes facettes de la loyauté. De plus Osbern est le père du meilleur ami de Guillaume, cela reconstituait une cellule familiale intéressante au niveau dramatique. Le film raconte donc comment un enfant devient adulte à travers les épreuves, ses rencontres, se forge une personnalité conquérante qui rayonnera sur toute sa vie, et notamment par la conquête de l’Angleterre.
Quel budget pour ce film? Avez-vous bénéficié des aides de la région Normandie? d’autres régions? d’autres institutions?
Ce film représente un budget total de 650000 euros. Nous avons bénéficié des aides de la région, du département du Calvados, de municipalités et communautés d’agglomération de la région normande, et d’institutionnels comme Actimac, EDF, et Le Crédit Agricole. De plus la ville de Caen soutient l’association « Les films du Cartel » qui produit le film.
La société Les Machineurs nous a apporté un soutien technique. Les Compagnies des Dragons de Fer et de Dex Aie ont beaucoup soutenu le film par leur apport en figuration, leurs conseils historiques et leurs prêts de costumes.
Comment avez-vous choisi les acteurs?
J’ai choisi des acteurs que je connaissais de précédents tournages. D’autres ont été suggérés par mes collaborateurs. Il fallait aussi qu’ il y eût une ressemblance pour les rôles interprétés par différents comédiens.
Quels défis a représenté pour eux ce tournage?
Les acteurs devaient incarner des personnages historiques tout en gardant une proximité, une humanité avec le spectateur. Il leur a fallu donner une interprétation nuancée, à la fois d’un texte en français moderne, mais légèrement soutenu, avec des emprunts à une langue plus littéraire littéraire.
Quelles scènes ont été les plus difficiles à réaliser? De quel point de vue?
Le tournage au Château de Pirou a été un vrai défi, et donc très intéressant à réaliser car complexe par la direction d’acteurs, la mise en scène et le travail de l’image (plans, grue…). Tout cela a été fait dans un décor très beau mais étroit.
Le plus difficile toutefois, ce furent les scènes dans les carrières de Fleury-sur-Orne, à 600m de l’ entrée. Ce fut un gros défi technique par le peu de temps de tournage possible en raison des intempéries qui nous ont finalement contraints à interrompre le tournage.
Quels sont vos projets?
Je travaille désormais sur une intrigue « western » en pleine guerre fanco-prussienne, en 1870, qui offre un parallèle avec la Guerre de Sécession.
Dominique Grimardia