Tandis que depuis l’île Maurice Manuel Valls, après sa déclaration, la semaine dernière, de décision de vote en faveur d’Emmanuel Macron, donne des interviews, la situation politique évolue rapidement à Paris
La réaction de Benoît Hamon lors de sa conférence de presse de jeudi dernier continue de faire long feu. Certains proches du candidat officiel du PS fustigeaient bien évidemment la position « sans honneur » de Manuel Valls, mais faisaient part aussi d’un ressenti vis-à-vis du Premier secrétaire du PS. A leurs yeux, le soutien de Jean-Christophe Cambadélis à Benoît Hamon n’était ni assez tranché ni assez net, face à ceux qui prenaient parti pour Emmanuel Macron.
Au terme de la réunion du Bureau national du PS de jeudi, la problématique des ralliements a été tranchée net. De fait Jean-Christophe Cambadélis a décidé de clarifier la situation dans un communiqué de presse d’hier soir jeudi.
Dorénavant les positions ambigües, les soutiens officiels ou officieux à Emmanuel Macron seront sanctionnés par la décision du Premier secrétaire de « retirer » à leurs auteurs « le statut de membre du Bureau national ». Jean-Christophe Cambadélis indique en outre qu’ils seront « remplacés », ce qui revient, selon les remplacements, à modifier les équilibres et les zones d’influence au sein du Bureau national.
De même la délicate équation des législatives est tranchée. Seuls les candidats confirmant leur appartenance unique au PS pourront continuer à bénéficier de l’investiture du parti. En effet l’étiquette d’un candidat ou les positions de double appartenance ne seront possibles qu’eu cas d’accords avec un autre parti, ce qui n’est pas le cas avec « En Marche ».
A ce titre, à l’issue de la conférence de presse d’Emmanuel Macron mardi dernier, l’entourage proche du candidat d’En Marche » était d’ailleurs sans ambiguïté à ce sujet. Seuls les candidats aux élections législatives déposant officiellesment auprès du Préfet leur appartenance à « En Marche » seront investis.
De plus Jean-Christophe Cambadélis, dans le cadre des législatives, « retire l’investiture à ceux qui ont adhéré à en Marche ou parrainé un autre candidat que Benoît Hamon ». Il réitère par là même « l’appel à l’unité des socialistes derrière le candidat issu de la Primaire et validé par la convention nationale, Benoît Hamon ».
La clarification du secrétaire général du PS a donc eu lieu. Les jours qui viennent permettront de juger de l’efficacité de celle-ci. Et de répondre à la question de savoir si cette prise de position est le prélude à une réorganisation des courants au sein du parti socialiste.
Jean Cousin