Ce dimanche 18 juin, Jean-Christophe Cambadélis a prononcé son dernier discours à la presse en tant que Secrétaire Général du Parti Socialiste.
La salle s’était remplie très vite dès 19h30. Pendant un moment l’écran retransmit les dernières estimations pour ces législatives. 58% d’abstentions et une majorité écrasante pour En Marche. Quelques essais lumière et son. Des journalistes qui restent debout, faute de place. Dernières mises au point et Jean -Christophe Cambadélis est là. Les presses régionale, nationale et internationale le sont aussi pour retransmettre en direct sa déclaration.
A la différence de la conférence de presse du 28 mai, qui initiait le début de la campagne des législatives où il était apparu accompagné de 5 candidats, cette fois, il a choisi de paraître seul. Après avoir adressé des remerciements à ceux qui sont restés fidèles, aux militants et aux sympathisants, Jean-Christophe Cambadélis prononce une déclaration d’ une construction très rigoureuse.
Il constate d’abord la victoire écrasante d’ En Marche. » Ce soir le Président a tous les pouvoirs: un gouvernement à sa main et un Parlement aux ordres ». Il annonce ensuite la nécessaire refondation de la Gauche. « La gauche doit tout changer, la forme comme le fond, ses idées comme ses organisations ».
Toutefois, aussi sobre qu’il paraisse, le discours reste celui d’un tribun, un discours qui mêle antithèses, parallélismes, effets de gradation. L’ensemble au final, d’une sobriété classique, se révèle autant le constat d’un dramatique échec que l’annonce d’ un « immense défi, d’une tâche de longue haleine ».
A ces analyses générales s’ajoute aussi l’annonce de son retrait. « J’accompagnerai ce combat décisif avec volonté, mais je ne le ferai pas en tant que Premier Secrétaire du Parti Socialiste ». Premier Secrétaire du Parti Socialiste, Jean Christophe Cambadélis le sera resté jusqu’à la fin de son discours puisqu’il le clôt en annonçant au sein même du PS la mise en place d’ « une direction collective », et préconise de nouveaux modes de fonctionnement: « une association aux travaux des militants, des sympathisants et des forces vives, des consultations démocratiques et régulières » .
C’est un constat sans appel ni détours, dont il » assume simplement et tranquillement (sa) part de responsabilités ». C’ était le dernier discours d’un homme qui a servi son parti en toutes circonstances, c’ est aussi la parole d’un homme politique qui, bien que déjà en retrait, n’oublie dans son exhortation finale ni les métaphores ni l’enthousiasme de l’ orateur. « A tous les militants socialistes je dis: le brouillard va se dissiper plus vite que vous croyez. Nous avons perdu une bataille électorale mais la guerre contre les inégalités ne s’arrêtera jamais. (…) Quant à vous, mes chers compatriotes, ne laissez personne vous dire que la justice sociale est un obstacle sur le chemin de la prospérité ».
Un dernier » Je vous remercie » , et Jean-Christophe Cambadélis quitta la salle.
Dominique Grimardia