Dans le monde feutré du luxe, une problématique semble se poser. En effet, l’acquisition de près du 12 % du capital d’Hermès (en sus des 4,7 % du capital déjà possédés), par LVMH, suscite de la part des propriétaires historiques de la marque Hermès une réaction que la direction de LVMH ne semble pas avoir anticipée.
Hermès considère qu’il y a nécessité de maintenir son indépendance, considérant -semble-t-il- LVMH comme un importun. A cette fin une mission collective a été lancée auprès de cabinets d’avocats d’affaires: « explorer toutes les pistes possibles pour convaincre LVMH de sortir du capital ».
Forte de résultats en croissance, Hermès considère ne pas avoir besoin d’un allié, ni d’un associé. Il est à noter que grâce à une commandite, le contrôle de la société est très difficile à obtenir pour un investisseur extérieur.
Dans un interview donnée au journal les Echos (LVMH est propriétaire des Échos), Pierre Godé, vice-président de LVMH, explique l’enchaînement des hasards qui ont mené LVMH à acquérir sur le marché des Equity swap près de 12 % des actions d’Hermès. Premier événement: la crise de 2007 dans le luxe, accompagnée de celle de la bourse fin 2007 entraînaient LVMH afin de ne pas freiner investissement de nouvelles enseignes de nouveaux magasins à financer. Pour obtenir le cash nécessaire, LVMH réalise divers placements.
Effet de mode, dans le monde de la mode, en 2007, les Equity swap avec sortie numéraire, sont en vogue. Croyant au rebond de son concurrent, et compte tenu des nombreuses propositions de ses banquiers, auxquelles LVMH n’a pas su résister, une série de contrats ayant le titre d’Hermès comme sous-jacent ont été conclus. Bien évidemment, LVMH n’avait aucune intention de convertir ces titres en achat ferme, mais l’enchaînement fatal des événements l’ont conduit fin 2010, après plusieurs semaines de discussions ardues à changer son fusil d’épaule. En fin de compte la prime de sortie d’un milliard d’euros n’était pas si intéressante de prime abord qu’il y parut. Par ailleurs « des rumeurs assez précises indiquaient qu’un» puissant groupe étranger du secteur » et des fonds d’investissement « chinois » envisageaient l’acquisition du titre. Le chevalier blanc qui sommeillait chez LVMH ne pouvait résister, et comme du temps de Louis-Vuitton, LVMH préféra abandonner 1 milliard de profits, pour acquérir les titres Hermes.
Grande fut sa déception devant l’accueil réservé à cet acte désintéressé par la famille propriétaire d’Hermès.
What is an Equity swap?:
Tout le monde peut se poser la question de savoir exactement qu’est-ce que l’Equity swap. C’est un contrat financier dérivé (swap) ou un ensemble de flux de trésorerie future est échangé avec une date d’échéance fixée à l’avance . Pour faire simple, malgré quelques autres possibilités d’utilisation de ce type de contrat, l’intérêt réside dans certains cas, lorsqu’il y a une difficulté d’obtenir l’autorisation d’investir sur un marché boursier en raison de la réglementation locale. Ainsi l’investisseur étranger peut avec ce type de contrat obtenir le contrôle des titres ou l’entreprise par l’entremise d’un résident. Cela peut aussi éviter d’avoir un rendement négatif sur les capitaux propres sans perdre la possession d’actions, ou plus simplement obtenir un résultat similaire un produit dérivé, mais dans ce cas là l’intérêt est plutôt restreint.
Forks magazine
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