Feature 02/02/2015

La Recherche, une nouvelle mission de la Région

by Rédaction

Le Campus du Grand Parc en Val de Bièvre passe à l’ère de la réalisation d’une communauté de recherche porteuse d’une communauté d’agglomération. C’est la recherche sur l’un des enjeux médicaux majeurs de cette ère, le cancer, qui fédère le développement de ce pôle scientifique  autour duquel doit se développer un projet urbain du futur à dimension internationale, associé à la Métropole du Grand Paris. Ce projet est destiné à devenir le premier centre de lutte contre le cancer d’Europe.

Le projet novateur d’un Bioparc.

Mis en chantier depuis 2005, ce projet  s’est construit autour de l’un des défis médicaux du troisième millénaire. En 30 ans le cancer est devenu  la première cause de décès prématuré avant 65 ans. C »est donc la recherche en oncologie qui a présidé à la conception du Campus du Grand Parc en Val de Bièvre, avec en son  centre l’Institut Gustave Roussy. Ce projet multiple en devenir est destiné à associer le fleuron de la recherche en oncologie avec un projet urbain, un système de transports ( le Grand Paris Express), un parc, et des logements.

Sur le modèle des pôles de compétitivité, il s’agit donc de réaliser un nouvel aménagement du territoire avec un campus Santé-Recherche-Innovation intégré dans une dimension urbaine. Au coeur du parc Recherche et Innovation le centre de recherche Gustave Roussy fédère la croissance d’une pépinière  d’ entreprises innovantes intégrées au  plan stratégique de développement économique. Comme le souligne l’architecte Pierre-Alain Trevelot, en charge du projet, il s’agit « non de créer in abstracto un quartier, mais de faire avec l’environnement existant ( un autoroute par exemple) et de mobiliser les contraintes, de travailler avec les « nuisances créatrices » du terrain pour re-qualifier un lieu, susceptible d’évoluer au gré de l’évolution urbaine et de la logistique future ». Le cap est donc mis horizon 2020 pour ce » Pôle de Super High Research »

Une implantation sur la lancée d’une politique de plusieurs décennies:

Le Campus du Grand Parc en Val de Bièvre  redessine une politique régionale destinée à faire fonctionner en synergie les départements de la périphérie Sud et Sud-Est du Grand Paris avec le Val de Marne et l’Essonne, déjà associés par leur excellence en termes de Recherche et Développement et d’Enseignement Supérieur. Le but poursuivi est celui de conforter le partenariat avec l’ensemble de l’enseignement supérieur, et notamment les deux Universités de l’ Essonne : l’université d’Evry-Val-d’Essonne, et l’université Paris Sud XI à  Orsay.

Deuxième département clinique de France après Paris, l’ Essonne abrite déjà des projets d’ampleur autour de sites de dimensions internationales, que ce soit le complexe universitaire d’Orsay-Bures sur Yvette, ou encore l’Ecole Polytechnique, l’École supérieure d’optique, Supélec, l’École Nationale Supérieure de Techniques Avancées, Télécom Ecole de Management et Télécom SudParis.  Le Campus du Grand Parc en Val de Bièvre, et l’ Institut Gustave Roussy (IGR) se développent donc selon cette politique de coopération inter-départementale qui mixe recherche, économie et social.  La région Île de France s’y est engagée dans deux domaines, à parité avec l’Etat, pour un aménagement du territoire et un contrat de plan de 1400 millions d’euros.

Une recherche désormais placée sous le signe d’une coopération plurielle

Une coopération entre chercheurs et patients

Ce  pôle de recherche sur le cancer présente la particularité d’associer les patients à la recherche.. L’Institut Gustave Roussy appuie sa recherche sur des éléments cliniques, et effectue dans sa démarche un aller et retour permanent entre recherche fondamentale et application clinique. C’est avec l’IGR une plate-forme du futur où le chercheur fonctionne dans un esprit d’ouverture en répondant aux besoins du clinicien grâce aux bio-technologies. Le patient y est considéré comme un interlocuteur de proximité, et la finalité des études fondamentales est de répondre aux besoins cliniciens, et de mettre au point des traitements individualisés, via la détermination de profils moléculaires.

Une coopération entre recherche et entreprises

Tout en créant des opportunités de développement et de croissance, la recherche favorise l’émergence d’entreprises innovantes dans le secteur de la santé. C’est sur ce paramètre que le Campus du Grand Parc en Val de Bièvre s’érige en bio-cluster avec une politique d’ouverture entre les équipes de recherche, mais aussi aux entreprises privées,  qui deviennent des partenaires externes. Le Campus du Grand Parc en Val de Bièvre accueille déjà 14 entreprises innovantes spécialisées  par exemple en création de nouveaux organes comme Celispace, en additifs alimentaires à développement durable pour Iviagenics ou encore en vaccins avec Thera Vectys.

Une dimension internationale

Mais cette optique de relier communauté d’agglomération et communauté de recherche ne s’arrête pas à une coopération entre centres de recherches de la région IDF. Tout en renforçant la coopération avec  l’Optique et le Synchrotron à Saclay , ou le Gènopôle d’ Ivry,  le Campus du Grand Parc en Val de Bièvre s’inscrit dans une dimension internationale. Au-delà d’une politique concertée entre la région et le département pour rééquilibrer du Sud au Nord et de conforter la position forte du Val de Marne, Jean-Paul Huchon rappelle que « l’acharnement des acteurs de la Santé » place déjà ce projet à un niveau d’ excellence reconnue au niveau international, et dont les interlocuteurs sont entre autres Heidelberg, Amsterdam ou Cambridge.

Avec près de 800000 m2 de surface de plancher le Campus du Grand Parc en Val de Bièvre figure comme l’un des plus grands projets urbains à l’échelle de la métropole parisienne. Mais au delà de l’évolution in situ des engagements de la région,  cette réalisation dépasse un challenge en seule matière d’urbanisme ou de compétences territoriales. L’ enjeu de développer un Bioparc d’envergure internationale dans le domaine médical suppose aussi de faire évoluer la formation des futurs acteurs de ce domaine de  recherches et de promouvoir dans toutes les filières une  formation ainsi qu’ une évolution de carrière selon  la voie d’une université plus « compréhensive  » , au sens anglo-saxon du terme.

Dominique Grimardia

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