Animé par la volonté de refondation du parti, le PS agit selon la technique des touches successives, chère à la peinture impressionniste. Après le Conseil national, Rachid Temal présente les grandes lignes de celui-là, avec en ligne de mire les sénatoriales, la désignation des candidats, une préoccupation resserrée sur la gauche, et en outre le renouvellement de la haute autorité d’éthique.
C’est par ailleurs la réaffirmation d’avoir une vision claire et une position dans l’opposition. Avec la volonté de refondation du Parti Socialiste, sur une proposition de Jean Christophe Cambadélis, se développe une réforme du Conseil National pour reconstruire le parti sous une forme de parlement afin que ses dirigeants puissent être en quelque sorte soumis à un contrôle des militants.
La direction provisoire collégiale du Parti Socialiste, présentée comme le fer de lance de la nouvelle politique, est donc composée paritairement de 8 femmes (Nadège AZZAZ, Ericka BAREIGTS – qui fit part quelques heures plus tard de sa volonté de ne pas faire partie de la nouvelle direction du PS-,
Carole DELGA, Frédérique ESPAGNAC, Nathalie KOENDERS, Valérie RABAULT, Laurence ROSSIGNOL et Isabelle THIS SAINT-JEAN)
et de 8 hommes (Guillaume BACHEL, Jean-Luc CARVOUNAS, Matthias FEKL
Régis JUANICO, Jean-Marc GERMAIN, François KALFON, Emmanuel MAUREL et Rachid TEMAL)
De plus, afin de parfaire les équilibres, la direction provisoire est assistée du Trésorier du Parti, Jean-François DEBAT, ainsi que de trois collectifs:
Coordination des élu-e-s :
Olivier FAURE (Président du Groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée nationale), François REBSAMEN (Président de la FNESR)
Christine REVAULT D’ALLONNES – BONNEFOY (présidente de la DSF)
En raison du renouvellement sénatorial, le/la prochain-e président-e du groupe socialiste au Sénat
Coordination des territoires:
Hussein BOURGI, Emmanuel GREGOIRE, Mathieu KLEIN , Pernelle RICHARDOT
Porte-parolat :
Karim BOUAMRANE, Sébastien DENAJA, Julien DRAY, Estelle GRELIER
Cette annonce où apparaissent de subtiles équilibres entre les différents courants internes du Parti socialiste n’a surpris personne, l’information étant déjà disponible depuis plusieurs heures sur plusieurs sites web. De même il est annoncé une nouvelle philosophie de fonctionnement avec des commissions de travail, et un travail plus constructif en relation avec des intellectuels .
Mais dans le même temps l’ensemble de structures existantes demeure, et Jean-Christophe Cambadélis reste au commande du PS en tant que premier secrétaire du parti socialiste jusqu’au vote de la feuille de route qui inclut la création de la Direction collégiale au prochain congrès. En outre, Jean-Christophe Cambadélis a été désigné au Congrès de Poitiers et restera membre du Conseil national et membre du Bureau national.
Par ailleurs il ne faut pas perdre de vue que le Parti Socialiste compte 87 sénateurs, 12 députés européens, 349 conseillers régionaux, 5 présidents de Région, 954 conseillers départementaux dont 27 présidents et 15 maires de villes de plus de 100 000 habitants. Ce qui est une force politique non négligeable.
De fait le Parti Socialiste est somme toute confronté, au-delà de la défaite électorale à la présidentielle et aux législatives, à une défection plus que symbolique du personnel politique qui le composait.
En effet près de 30% des députés élus sous la « bannière » La République en Marche sont issus des rangs des socialistes. Il semble que l’on pourrait considérer que les socialistes ont d’abord péché par le choix des hommes et des femmes qui le composaient, plus que par une tactique électorale déficiente.