Jean-Christophe Cambadélis, Didier Guillaume et Bruno le Roux, lors de la conférence de presse de présentation du bilan départemental, sous le titre « Oui ça va mieux! la preuve en chiffres dans nos départements », ont clairement fait part de leur point de vue sur la campagne à venir . Il était en effet nécessaire pour le PS de présenter « un document à partir de chiffres précis », et pour Jean-Christophe Cambadélis de considérer que « ce qui a été fait peut être débattu département par département » afin que » la qualité des réformes mises en oeuvre par la gauche puisse être pour les militants et les sympathisants l’occasion de retrouver un terrain d’accroche » .
Et Jean-Christophe Cambadélis de déclarer dans une logique politique offensive : » il y a un document avec des chiffres précis qui va permettre à nos sympathisants, à nos militants de dresser la tête, d’aller fièrement à la rencontre, et dire non, non ce n’est pas vrai ce que vous dites, voilà ce que l’on a fait pour vous, et voilà ce qu’on a fait pour notre département. »
Ce récapitulatif, un département une page, comporte un bandeau rouge avec 6 à 8 points de résultats concrets et en-dessous 5 à 8 points plus périphériques, accompagnés d’un chiffrage du nombre de personnes concernées par département.
On retrouve quasi systématiquement mis en avant les postes créés par l’Education Nationale, sans préciser toutefois de quel type de contrat il s’agit, car il y a vraisemblablement ceux qui dépendent d’un contrat d’accompagnement aidé et par définition précaires et peu rémunérateurs et ceux en cdi ou cdd. D’autres chiffres sont présentés sur les créations d’emplois, les baisses d’impôts, le nombre de retraités en départ anticipé, les entreprises et les agriculteurs travaillant sur des projets agro-écologiques.
Ce qui est le plus paradoxal, c’est qu’au moment où le Parti Socialiste communique tous azimuts sur l’organisation des primaires, et se pose en garant d’un traitement équitable pour tous les futurs candidats, ce document destiné à toutes les fédérations et élus, tant locaux, qu’au plan national, apporte les informations destinées à démontrer que le quinquennat de François Hollande a été porteur de résultats positifs, concrets et quantifiables sur l’ensemble du territoire. Ce qui en soit n’est pas déraisonnable, mais cela pose la question de la nécessité de primaires, puisque le nom du responsable de cette réussite est déjà connu.
Et à l’appui, Jean-Christophe Cambadélis de souligner : « je crois que tous les députés, quelle que soit leur opinion sur le quinquennat, auront intérêt à souligner ce qui a été réussi dans celui-ci, car je doute fort que puisse être élu un député qui dise on a tout raté, mais réélisez-moi ».
La question que l’on peut être amené à évoquer est celle de savoir, si la primaire organisée par le PS ne sera pas considérée par certains plus comme une plate-forme de décollage du candidat Président de la République, plus que comme une course destinée à faire apparaître fin janvier un outsider.