Economie 10/04/2020

Le Covid-19 ne semble pas impressionner les milieux économiques

by Rédaction

Alors que le débat sur les conséquences du Covid-19 commence à poindre, les conséquences tant sanitaire qu’économique ne semblent pas être prise en compte par tous les acteurs décisionnaires en Europe.
En effet au Sénat le directeur exécutif a insisté sur le risque budgétaire qui pèse lourdement sur Frontex. Alors que cette agence devait se voir allouer 11 milliards d’euros sur les années 2021 à 2027, les Présidences finlandaise puis croate du Conseil de l’UE ont proposé de réduire ce budget de moitié. Signes de nature à confirmer qu’un certain aveuglement budgétaire persiste. Dans ce contexte Fabrice Leggeri a qualifié cette situation de « catastrophique » : non seulement, la création du corps européen ne serait pas financée, alors que 7 000 candidatures ont été reçues pour 700 postes à pourvoir au 1er janvier prochain, mais l’agence ne pourrait pas renforcer sa contribution au retour effectif des étrangers en situation irrégulière vers leur pays d’origine, question pourtant essentielle pour la crédibilité de la politique migratoire de l’Union européenne.
En Allemagne au sein du Mittelstand, ce tissu d’industries de taille moyenne le business doit repartir coûte que coûte. Aucun changement de politique en ce qui concerne la gestion lignes de production, les organisations misent en place ne doivent pas être modifiés. C’est a dire continuer à faire fonctionner les usines avec les entreprises de taille moyenne très nombreuses à approvisionner les grands constructeurs de pièces produites et livrées en flux tendu, c’est-à-dire quelques minutes avant leur utilisation. Il semble donc que les grands constructeurs s’imaginent que les sous-traitants seront pleinement opérationnels et que les systèmes logistiques ne s’interrompront pas, alors que tout porte à croire que cela sera le cas.

De même Google semble ne pas comprendre que son modèle ne peut perdurer en l’état. Malgré la nouvelle la décision rendue par l’Autorité de la concurrence concernant l’application de la loi sur le droit voisin par Google, qui enjoint en particulier Facebook et Google de trouver une solution pour pouvoir rémunérer les éditeurs. La politique de négociation  de Google, comme Facebook, semble être resté sur le curseur ‘No Money’ pour la presse en refusent de payer pour la reprise d’extraits de contenus dans son moteur de recherche.

Or il apparaît bien à ce jour que ce sont les journalistes qui enquêtent, analysent, corrigent les informations et n’ont ni le personnel de Google, ni celui de Facebook. En ce sens la crise liée au Coronavirus fait bien apparaître l’importance de la presse, face au Gafa, et il est regrettable que celles-ci puissent capter 80% des revenus publicitaires au détriment de ceux qui font le job.

Les groupes américains ont annoncé aux éditeurs qu’ils reprendraient désormais uniquement des simples liens avec titres, sans citations ni photos. Sauf si les sites concernés renoncent à une rémunération. Faisant fi dans une grande mesure des recommandations de l’autorité de la concurrence qui leur a signifié de »conduire des négociations de bonne foi avec les éditeurs et les agences de presse sur la rémunération de la reprise de leurs contenus protégés « .
Dans une certaine mesure aucune remise en cause des structures de fonctionnements et de pensées qui ont été le ferment de la crise du Coronavirus, ne semble apparaître.

Jean Cousin

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