Conférence de presse d’Arnaud Montebourg pour le lancement de sa campagne aux primaires comme candidat officiel. Le lieu choisi, la péniche » Rosa Bonheur ». Déjà tout un programme, de plus cette péniche amarrée au coeur de Paris offre un panorama tout aussi symbolique que son nom. Quai d’Orsay à droite, pont et place de la Concorde à gauche, et la grande roue érigée comme une métaphore de l’histoire. Et c’est justement en ce lieu qu’Arnaud Montebourg, entouré d’une partie de ses soutiens parlementaires, prononce son premier discours de candidat aux primaires.
Le décor est planté, après avoir fustigé la primaire de la Belle Alliance, menacé de ne pas y participer, il a pourtant été le premier à déposer ses parrainages (près d’une centaine, annonce t-ill) à Solferino pour celle-ci. Décidé cette fois de gagner, lui qui avait été troisième à la primaire de 2011 avec 17% des suffrages.
Le tribun, pourfend le programme de François Fillon, et les hésitations du quinquennat de François Hollande, à moins de 300 mètres de l’Elysée.
Du premier, il fustige les mesures proposées. La suppression de 500 000 fonctionnaires, mesures qui aboutiraient selon lui à la destruction de l’Education Nationale, ainsi qu’à celle du système hospitalier, par manque de personnel. Il considère que la remise en cause de la sécurité sociale peut être comparée à un « Obamacare » inversé. La suppression de l’impôt sur la fortune, opposé à l’augmentation des deux points pour la TVA, va alourdir le quotidien des français les plus pauvres. Pour appuyer sa démonstration Arnaud Montebourg n’hésite pas à citer Alain Juppé qui, au sujet des mesures prônées par le vainqueur des primaires des Républicains, n’hésita pas à en dénoncer « la brutalité sociale » .
De l’actuel locataire de l’Elysée il affirme que, malgré les promesses faites lors de la campagne présidentielle de 2012 , « le changement ne fut nulle part, car trop faible avec les forts et trop fort avec les faibles ». Il constate une gouvernance qui conduit à ce « que nous sommes prisonniers du conformisme », et déplore aussi les propos défaitistes selon lesquels » tout a été fait contre le chômage ».
Et, afin de n’oublier personne, Arnaud Montebourg conclut: « L’un voudrait imiter Madame Tatcher, l’autre voudrait suivre Madame Merkel, le troisième voudrait se laisser séduire et envoûter par Vladimir Poutine, et la quatrième voudrait ressembler à Donald Trump ». Les intéressé apprécieront cette distribution des rôles.
Le programme d’Arnaud Montebourg est vaste. De « Lutter contre les tenanciers de la pensée unique », à lancer un élan afin de créer un contre-poids patriotique. De s’appuyer sur l’industrie, et la protéger des prédateurs américains et chinois. En passant par, s’opposer aux traités internationaux TAFTA, CETA, ainsi que refuser d’ éventuels accords en discussion avec la Chine. Sans oublier ses mesures de créer grâce à des incitations fiscales le télétravail à grande échelle.
En englobant la volonté de ne plus être une colonie des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), en protégeant les entités européennes pour les remplacer. de même, investir 20 milliards dans de grands travaux, afin de relancer l’emploi en France. Et pour finir, démocratiser l’Ena, réinstaurer le service national, mettre en place des financements pour les jeunes avec un micro-crédit universel. Et créer une taxe carbone au niveau européen pour les pays qui ne respectent pas les engagements pris et signés lors de la Cop 21.
A la question posée sur la participation de tous les élus de gauche à la primaire de la Belle Alliance, Arnaud Montebourg, n’envisage pas que quiconque du PS puisse s’en soustraire. Il offre par ailleurs une réplique cinglante à l’évocation de Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron: « Les sondages ne sont pas légitimes, les votes le sont. ». Une manière de marquer Emmanuel Macron qui n’a jamais obtenu de mandat électif, et rappeler à certains éventuels ou futurs candidats que les votes des français ne seront pas acquis pour ceux qui envisageraient de prendre le chemin buissonnier.