Le Sacre d’Helmut Newton ? Interview exclusif de Jérôme Neutres

by Rédaction

Les photographies d’Helmut Newton ont connu un formidable succès  au Grand Palais. Leur exposition a en effet confirmé sa formidable notoriété, la preuve en est d’ailleurs la prolongation de celle-ci jusqu’au 30 juillet. Déjà durant son vivant, il avait réussi à passer du statut de photographe de mode et publicitè à celui de photographe d’art grâce  à ses séries de nus, concomitament à la publication de Big Nudes, en 1980. Ce livre marque le moment où Helmut Newton assoit sa notoriété de photographe d’art. Cet ouvrage, où 21 femmes posent nues, sur des talons aiguilles, face à l’objectif d’Helmut Newton fut imprimé des milliers de fois, par plusieurs maisons d’édition et dans de nombreuses langues.

Les tirages issus pour la plupart de ce livre furent vendus en tirages originaux, limités, numérotés signé de sa main. Marquant l’ère de la nouvelle orientation créatruce d’Helmut Newton, la cote de ces tirages n’a d’ailleurs pas cessé d’augmenter.

Interview de Jérôme Neutres commissaire de l’exposition:

L’exposition sur le travail d’Helmut Newton est un très grand succès . Cela vous étonne-t-il ou confirme-t-il le bien-fondé de votre choix?

Avec plus de 250 000 visiteurs en trois mois, cette première rétrospective Helmut Newton depuis la mort du photographe en 2004 est un succès légitime pour un créateur si populaire (dans le sens le plus noble du terme).  Paris n’avait pas honoré son travail depuis longtemps: la dernière exposition remonte à 1984 au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris). Cela montre également que les photos de Newton séduisent aussi les nouvelles générations. Je suis fasciné par le nombre de jeunes qui viennent découvrir cet univers qu’ils connaissaient peu ou pas.

Quelle est la période qui vous semble la plus « forte » dans le travail photographique d’Helmut Newton ?

L’exposition tente de montrer différentes périodes du travail de Newton, en faisant la part belle aux années 1975- 1990, sans doute la période la plus créative de l’œuvre. C’est dans ces années que Newton a été le plus « newtonien », me semble t-il, qu’il a imposé ce style inimitable fait d’érotisme, d’humour et de provocation.

Pourquoi avoir accordé une part plus importante aux tirages n&b, plutôt qu’aux images couleurs plus méconnues ?

Les chefs d’œuvre de Newton sont en majeure partie des images en noir et blanc, c’est un fait. Newton est un photographe classique en ce sens, il a beaucoup travaillé le noir et blanc, et avec un raffinement formidable. Il aurait été paradoxal de montrer davantage de photos en couleurs. Mais il y en a cependant une part non négligeable.

Des photographes comme Jean-Loup Sieff, Guy Bourdin sont également significatifs de cette époque, envisagez-vous des expositions sur eux et quand ?

Il y a de nombreux grands photographes, et c’est bien pour la photographie. Le Grand Palais prévoit d’organiser d’autres expositions monographiques de photographes dans les années à venir. Vous en saurez plus bientôt. La vocation de notre lieu est d’accueillir des expositions populaires et d’excellence. La photographie a toute sa place dans cette perspective, au même titre que les autres grands médium de la création artistique.

En tant que conseiller du président de la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais quels sont vos projets de manière plus globale ?

Le président Jean-Paul Cluzel me demande de lui apporter des idées pour nourrir sa politique de développement de la RMN-Grand Palais. Un des axes de ce développement est d’ouvrir la programmation de notre institution à tous les médium de la création. Nous avons ainsi présenté la première exposition muséographique sur l’esthétique des jeux vidéo. La photographie, avant cette exposition Newton, n’avait paradoxalement jamais été présente au Grand palais. De même nous travaillons sur un projet concernant l’architecture…

Avez vous des projets sur des sujets plus scientifiques ?

Chaque exposition au Grand palais fait l’objet d’un travail de commissariat rigoureux et d’une recherche « scientifique » s’appuyant sur les meilleurs spécialistes des sujets traités. Que ce soit pour Monet ou pour Newton, pour les jeux vidéo ou pour la collection Stein, les sujets, plus ou moins ambitieux dans leur taille ou leur objet, sont traités par la même direction des expositions. Il n’y a donc pas de sujet scientifique en soi, il y a une méthode de travail scientifique.

Interview de Jean Cousin

Forks magazine © Forks 2012


Le catalogue de l’exposition:

Pour suivre le formidable parcours d’Helmut Newton, Forks à réunis une sélection de livres nécessaires pour appréhender le parcours créatif de celui-ci.

Tout d’abord le catalogue de l’exposition excellent panorama de celle-ci.

 

 

 

Les livres cultes des éditions Taschen:

Les livres cultes des éditions Taschen,  le plus lourd le fameux » Sumo », livre exceptionnel (tout comme son prix: 10 000 euros). SUMO est  un livre de 464 pages qui mesure 50 x 70 cm et pèse environ 30 kg, surprenant record dans le monde de l’édition. Helmut Newton c’était beaucoup investis dans la réalisation et le lancement de ce livre, où chacun de ses exemplaires, et numérotés et signés par l’artiste.

 

 

Voir l’excellent documentaire  de Julian Benedikt (2000), sur la réalisation de ce « Livre Hors-Normes ».

https://www.taschen.com/pages/fr/community/video/30310.helmut_newtons_sumo_part_1.htm

 

 

 

 

Une version d’un prix et d’un format plus raisonnable, supervisé par June Newton, SUMO « Bis » au travers plus de 400 photographies dont certaines sont publiées pour la première fois. Nous fait voyager au gré des photos de mode fascinantes s jusqu’à ses nus, en passant par ses portraits de célébrités, l’ensemble couvre quasiment tous les facettes de l’oeuvre formidable d’Helmut Newton.

 

 

 

 

Polaroids:

Un livre sur la base fondamentale des shootings d’Helmut Newton les Polaroids: Helmut Newton Polaroids

Les polaroïds permet de vérifier le bon agencement de la prise de vue, ce qu’Helmu Newton décrivait comme la différence entre une mauvaise photo est une photo « qui fonctionne » Ce qui était autrefois un outil indispensable pour les photographes, leur permettant de tester leur composition avant d’imprimer la pellicule, a été rendu obsolète par la photographie numérique.  Helmut Newton a toujours conservé ses polaroïds, ce qui permet de voir la mise en place ultime  de ses plus belles images

 

 

Forks magazine © Forks 2012

 

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