News, Politique 12/02/2017

Le soleil ne se couche jamais sur la Présidentielle 2017

by Rédaction

Une semaine politique contrastée pour les candidats à l’élection présidentielle.

Marine Le Pen, après le lancement de sa campagne le week-end dernier à Lyon, passait son premier « Grand Oral » de candidate officielle lors de l’émission sur France 2 jeudi soir. Elle a affiché une volonté et une détermination apaisée, ce qui peut sembler surprenant à certains, dans la mesure où sa mission est de protéger et réunir la France contre tous les maux intérieurs et extérieurs qui la menacent. Marine Le Pen bénéficie toujours de sa position de « leader » au sein des instituts de sondages qui la placent avec régularité en tête du premier tour, mais en seconde position au second tour. Choisira-t-elle une campagne de positionnement pour le second tour? C’est ce que laisse à penser la tactique mis en oeuvre lors de sa prestation télévisuelle de jeudi.

François Fillon, lors de sa conférence de presse de début de semaine, a confié qu’il était « abasourdi » par l’ampleur et l’importance que prenait la tournure des événements qu’il avait considérés comme un choix légal et légitime.
Sa stratégie lui a permis de stopper le délitement de ses soutiens au sein du parti Les Républicains, de permettre à ses avocats de bénéficier d’une « fenêtre de tir » pour s’opposer à la procédure en cours, et surtout de rapprocher la date du dépôt officiel de sa candidature, fixée au 13 mars. Dans cette course « contre la montre » chaque jour gagné réduit les velléités possibles des opposants déçus des résultats des primaires. Et comme François Fillon est le président des Républicains, les opposants devraient donc, faute de le convaincre, fomenter un « putsch’ éclair pour l’écarter de la présidence et de la candidature aux présidentielles. C’est beaucoup, surtout pour Français Fillon qui n’ignore pas que cette situation conduirait « de facto » à sa disparition de la scène politique.

Jean-Luc Melenchon, avec son double meeting à Lyon et en région parisienne grâce à son hologramme, a marqué les esprits. Certains esprits chagrins ont ironisé sur cette double prestation. Elle n’en demeure pas moins d’une surprenante modernité face à un monde politique dont les moyens et usages de communication politiques n’ont guère évolué depuis le Général de Gaulle, fervent utilisateur de la radio puis de l’ORTF. Mais avec l’échec de Manuel Valls, paradoxalement, Jean-Luc Mélenchon, a perdu un « allié de poids » dans sa conquête de l’électorat de gauche, car Benoit Hamon est le candidat le plus proche de son programme. La clarté de sa ligne politique lui permet de garder son socle électoral, mais lui interdit de continuer à envisager la réalisation d’une « OPA » sur toute la gauche.

Emmanuel Macron, imperturbable, continue à remplir les salles de meeting et, tout aussi imperturbablement, à affirmer haut et fort sa volonté de changements, suscitant à chaque affirmation un enthousiasme certain des militants d »En Marche ». L’ enthousiasme malgré tout mollit si l’on compare les applaudissements d’aujourd’hui à ceux de la Porte de Versailles en décembre. L’une des raisons évoquées, pour expliquer ce ralentissement de l’engouement en la personne d’Emmanuel Macron, serait l’absence de programme du candidat. Vouloir en effet améliorer, moderniser le fonctionnement économique et social de la France est une ambition partagée par tous les candidats aux présidentielles. Mais l’élément décisif du choix, au moment du vote, rester le programme, ou plus exactement le détail exact des propositions qui confortent ou infirment les préférences.

Benoit Hamon, lui, permet au parti socialiste de revenir dans la course à la présidentielle. Excellent tacticien durant les primaires, il n’a pas hésité à modifier les caractéristiques de son « revenu universel » pour le rendre, dès celles-ci, économiquement plus réaliste. Cette aptitude ne devrait toutefois pas trop illusionner le parti socialiste, sur la capacité de Benoit Hamon et de son équipe à intégrer dans son programme trop « d’oukases ». Il est effectivement surprenant que certains caciques du parti n’arrivent toujours pas à saisir que l’électorat de gauche n’a pas réellement bien perçu les coups de menton du Premier Ministre c. En particulier les coups de menton destinés à appuyer la réforme des collèges, portée par Najat Vallaud-Belkasem, tout autant que ceux destinés à appuyer la réforme du Code du travail portée par Myriam El Khomri. Il est certain qu’il serait peut être excessif d’analyser l’ensemble du quinquennat en le réduisant à ces deux points, voire même,à juste titre, réducteur. Il n’en demeure pas moins qu’à cet instant l’électorat, en se reportant sur Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, confirme le rejet de la politique mise en oeuvre sous la présidence de François Hollande. Si d’aventure des voix se sont élevées pour « un droit de repli », il eût peut-être été plus opportun et logique d’évoquer tout d’abord « un droit à l’oubli » après le retrait de François Hollande et la défaite sans appel de Manuel Valls.

Les financiers ont coutume de dire que le soleil ne se couche jamais sur les marchés financiers. Il serait peut-être opportun d’adopter cette maxime pour l’élection présidentielle de 2017 tant les retournements de situation ont été nombreux, et risquent fort de continuer à l’être.

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