News, Politique 12/12/2017

L’élection de Laurent Wauquiez à la tête du LR crée le schisme

by Rédaction

L’élection d’un nouveau président à la tête des LR ce weekend est l’étape logique pour témoigner d’une volonté de redonner une dynamique au parti. Avec  74,64 % des voix dès le premier tour et une participation significative de près de 100 000 votants, sur le papier, il s’agit d’un excellent départ. Mais l’élection de Laurent Wauquiez est vécue par certains comme une perte des valeurs initiales du mouvement. Le parti Les Républicains est en effet l’héritier de partis qui gouvernèrent durablement la France, que cela ait été le RPR ou l’UDR, en passant par l’UMP, des partis qui ont bénéficié de réussites électorales régulières.

Laurent Wauquiez a pour lui un discours clair et, paradoxalement dorénavant, des choix politiques qui l’écartent de ceux de ses premiers pas. Il fut en effet adoubé par Jacques Barrot, ancien cacique du CDS, dont la carrière politique fut marquée par une attention toute particulière aux mesures sociales.

Dorénavant Laurent Wauquiez est plutôt le représentant d’une droite porteuse de valeurs très éloignées des valeurs du CDS. D’une certaine manière le changement de ses positionnements idéologiques au cours de sa carrière politique lui permettra de s’adapter aux évolutions politiques à venir…

Le résultat politique de cette élection peut donc être lu comme un élément favorable à Emmanuel Macron. Car, en se dotant d’un leader de la même génération, les LR, favorisent les scissions internes. Ce qui s’est fait dès le lendemain avec Xavier Bertrand, Président du Conseil régional des Hauts-de-France, qui a considéré ne plus « reconnaître sa famille politique », et décidé de quitter Les Républicains.

C’est un nouveau coup porté à l’unité du parti déjà amputé d’une partie de ses députés à l’Assemblée Nationale, initialement emmenés par Thierry Solère au sein du groupe « Les Constructifs ».

Les caciques des générations précédentes du LR, à l’image de Valérie Pécresse, ou Christian Estrosi, ont créé respectivement leur mouvements « Libres! » et « La France audacieuse ». S’agit-il de prémices d’ailes politiques pouvant s’inscrire pour « peser » dans les instances du parti, ou l’amorce de futures scissions ou ralliements au Le REM? Question particulièrement d’actualité pour les futures positions politiques du maire de Nice.

De fait le véritable enjeu de ces élections est celui des municipales. Si les LR souhaitent garder leur assise politique nationale, il y a par contre une obligation de résultats électoraux pour Emmanuel Macron, qui souhaite conquérir le Sénat, et implanter durablement son mouvement dans le paysage politique français.

Pierre Cusson

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