Art & Culture, Movies 05/06/2019

Les courts-métrages de la Quinzaine des Réalisateurs: Un choix brillant

by Rédaction

Les courts-métrages issus de la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs révélent des sujets de grande qualité. En voici  quelques uns.Une formidable imagination de Sergio Caballero,  un sens du décor, et du raccourci dans son court métrage «  Je te tiens’».

Le cadre: une voiture noire, elle s’engage  sur une longue  ligne droite sans fin. Les décors sont magnifiques, à la fois réalistes, parfois oniriques , puis poétiques. Les plans serrés dans la voiture, et le dialogue  montrent une mère qui cherche à sauver sa fille du suicide, remarquablement jouées par Angela Molina et Virginia Rousse

Pour Sergio Caballero les projections d’images en décor sont un rappel des films hollywoodiens, et particulier de ceux d’Hitchcock, avec par exemple «La mort aux trousses»

Sergio Caballero déclare aussi lors d’un interview au site «le Polyester»: «L’endroit où nous avons tourné faisait 6 mètres sur 2. Dans cet espace réduit, nous avons créé tous les différents mondes que vous voyez dans le film – et à vrai dire le lieu de tournage lui-même pourrait faire office d’installation d’art contemporain. En travaillant ainsi, il a été possible de créer des mondes bizarres et impossibles, avec un va-et-vient du récit entre ces mondes sans se perdre. Le travail sonore est également fondamental ; il fallait créer une atmosphère oppressante qui devait exprimer la relation difficile entre la mère et sa fille.»

«Les extraordinaires mésaventures de la jeune fille de pierre» réalisées par Gabriel Abrantes.

Dans un format de 20 mn, ce court-métrage raconte l’histoire d’une statue qui prend vie,  et s’échappe du Louvre à la poursuite d’un guide  qui avait présenté des oeuvres à des enfants en évoquant les combats de la liberté. Une série de mésaventures l’attend, avant qu’ elle ne finisse par retourner tant bien que mal au Louvre.

Gabriel Abrantes est un réalisateur né en Caroline du Nord.Il étudia deux ans à  l’École Nationale des Beaux-Arts qui se situe d’ailleurs face au Louvre. A ce jour son parcours cinématographique est constitué principalement d’une série de courts-métrages :  «Pan pleure pas» constitué de («Trobana»,» Liberdade» et «Ennui Ennui». Deux  de ses courts-métarges ont été récompensés «Os Humores Artificiais» primé par le jury Nouvelles Vagues au Festival International du film de la Roche-sur-Yon.  Avec «Diamantino», il  obtint un Grand prix de la critique au Festival de Cannes 2018.

«Olla» est le premier film réalisé par l’actrice Ariane Labed, une actrice à la carrière éclectique puisqu’elle a cofondé la compagnie Vasistas, et obtenu la Coupe Volpi au Festival de Venise de 2010.

«Plaisir Fantôme» a été réalisé par Morgan Simon, après un long métrage en 2015 «Compte tes blessures».   Lors de la préparation d’un second long métrage, à la question pourquoi faire un court en 35 mm? il affirme: «Il n’y a pas de différence entre un long et un court.  C’est en fait faire un film, c’est la même mise en scène». Son film tourne autour « d’un portrait d’une jeune femme moderne,  il y a une partie qui lui appartient, et la partie qui concerne sa fille ne lui appartient pas.  Car c’est un film exactement comme d’habitude». Et il conclut sur ces mots: « Mais ce qui m’intéresse le plus, c’est de réaliser des films».

Pour Anna Polina ce film est une gageure, car c’est à la fois un rôle d’actrice et un documentaire sur une partie de sa vie, Elle concède qu’il s’agit de quelque chose «de très personnel». Elle avoue: «En tout cas, à mes yeux, ce rôle est particulier, car il s’agissait d’allier un métier hors-norme marginalisé par la société au faît d’être mère. Il y avait donc une part d’improvisation et une part d’actrice avec la création d’un personnage et d’une relation forte d’amour avec ma fille.

 A la question sur le métier hors-norme, dans une société Bling Bling, la valeur forte et refuge est-elle l’argent, Anna Polina pense qu’ « en ce concerne une société bling bling, oui et non, je pense que c’est le cas aux Usa, mais pas en France où l’ on garde un côté «Vieille France», par le fait qu’ il aurait des choses nobles et d’autres qui sont le moins».

Elise Havelange est  présente pour la troisième fois à Cannes. Avec  cinq ans de carrière, et un visage photogénique, la question se pose de savoir en quoi  ce film pourrait être son futur ?

Elise Havelange explique: «Ce film s’est plutôt fait dans une sorte de logique de faire des films à la fois axés et plus subtils. Ce qui m’a plu c’est la relation avec Anna et sa fille».

Une sélection en effet riche et dense, qui ne  figure peut-être pas en précurseur d’un cinéma de demain, mais qui donne en tout cas une vision forte du cinéma.

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