Conférence de presse ce mardi au QG de campagne de Claude Bartolone avec Luc Courvounas, Carlos Da Silva, Julien Dray, Marie-Pierre de la Gontrie, François Kalfon, mais sans Claude Bartolone.
Ceux-ci nous ont fait part de leurs analyses sur le premier tour des Régionales en Ile-de-France. Leur sérénité semble reposer, et ce à titre prédictif, sur la multiplicité des candidatures indépendantes au sein de la gauche au premier tour face à Valérie Pécresse qui a réussi à réunir sous son nom l’ensemble des partis de droite, du Centre aux Républicains. Et au terme de leurs analyses ils arrivent à la conclusion que Valérie Pécresse ne pourra gagner au second tour, car à ce second tour précisément elle ne disposera plus de réserve de voix, sauf si elle noue des accords avec le candidat le plus à droite, Nicolas Dupont-Aignan.
Le candidat du PS, Claude Bartolone pourra, au contraire, bénéficier de l’apport de voix des candidats qui sont à sa gauche, afin d’arriver le premier en terme de suffrages exprimés.
D’autres facteurs pourraient intervenir en faveur de Claude Bartolone selon Luc Courvounas, comme ceux liés à la réaction de l’électorat socialiste qui semble aujourd’hui légèrement morose dans la cadre de cette élection régionale. Il pourrait effectivement reprendre des couleurs, suite aux positions de Valérie Pécresse prises sur différents sujets. Parmi les thèmes récurrents qu’elle a développés, la remise en cause de l’appui aux associations, et celle la politique culturelle de la région sont de nature à mobiliser cet électorat de gauche.
La problématique qui devrait assurer une victoire à Claude Bartolone est également liée aux méthodes de calcul des sondages, qui donnent relativement les mêmes résultats, mais sont sujettes à des variations selon les méthodes destinées à en affiner les résultats, mais qui, pour l’heure, ne reprennent pas l’amélioration de la cote de l’exécutif.
Par contre la notion du vote-sanction à l’encontre la politique du gouvernement reste une inconnue, dans la mesure où les scores de et Wallerand de Saint-Just ne devraient pas être négligeables. Paradoxalement les intentions de vote en faveur du FN sont une problématique pour la candidate Valérie Pécresse, qui a besoin de convaincre le maximum d’électeurs de droite de se reporter sur sa liste, que pour le candidat de gauche, qui a une proportion très faible de son électorat de base prêt à reporter ses voix sur l’extrême-droite, au premier tour.
Les diverses déclarations de Valérie Pécresse peuvent accréditer cette analyse. Les obligations multiples qu’elle propose, soit la nécessité d’avoir une pièce d’identité dans les transports en commun, soit les tests de dépistages de consommation de substances illicites à mettre en oeuvre dans les collèges et lycées, sont de nature a rassurer la part des électeurs les plus à droite. Les différentes mesures économiques destinées à obtenir plus de subventions de l’Europe, ou encore celles destinées à être au plus prés du tissu économique de la région, propositions électorales destinées aux commerçants et aux petites entreprises, sensible à ce discours d’orientation libérale.
A cinq jours du premier tour le bilan de la précédente mandature est relativement épargné. Les programmes sont passés au second plan, ce qui est regrettable. L’équipe de Claude Bartolone à émis dans un programme de 148 pages, beaucoup de propositions et d’engagements, qui auraient mérité d’être plus analysés, et d’être l’objet de débats entre candidats. Valérie Pécresse a aussi présenté un programme sur les principaux domaines d’intervention de la Région, mais il en ressort le sentiment qu’elle s’attache plus à mettre en avant des mesures extrêmement ciblées, et non des propositions qui seraient de nature a remettre profondément en cause la politique mise en place jusqu’alors par Jean-Paul Huchon .
Or cette élection, dans une certaine mesure, aurait pu être l’occasion pour les électeurs de pouvoir prendre conscience de l’importance grandissante de la Région au sein du territoire national et de celui de l’Europe. Ce n’est absolument pas le cas aujourd’hui. Les décisions de vote pour les indécis, ou les moins déterminés politiquement, risquent fort de se faire sur des mauvaises questions, ce qui risque à terme de les éloigner encore plus de la politique. Il n’est pas raisonnable que de grands choix politiques ne puissent être plus suivis et analysés. Une certaine confusion à tous les niveaux demeure. Le choix d’un calendrier mûrement réfléchi, impliquant la simultanéité avec la Cop 21 ne sont pas de nature à permettre un débat médiatique d’envergure. De surcroît les attentats ont totalement anéanti les prémisses de débats de fond. Ceux-ci seront-ils plus conséquents pour le second tour ? la question demeure.
Jean Cousin