News, Politique 12/12/2016

Les primaires socialistes: Open Bar ou Guichet Fermé

by Rédaction

Jean Christophe Cambadelis, lors de sa dernière conférence de presse, avait affirmé non sans humour que la primaire de la Belle Alliance, ce n’était pas Open Bar. Argument de bon sens d’un secrétaire général cherchant à garder le cap en ces temps fort agités.

Mais avec l’apparition surprise de Vincent Peillon, et pour garder le sens des métaphores, nous sommes semble-t-il entrés de plain-pied dans un saloon du Far West.

Que son « infiltration » se soit faite avec l’appui de nombreuses ambitions au sein du PS, nul doute! Que les vincent-peillonraisons objectives ou cachées soient nombreuses ou fondées certainement! Mais un candidat surprise,  apparatchik du parti, disparu des écrans radars depuis plus de deux ans, ce n’est peut-être pas une bonne idée pour accroître la confiance des Français pour les politiques.

Le bilan politique de Vincent Peillon est en effet bien maigre. Ministre de l’Éducation nationale pendant moins de deux ans, il lança les bases d’une réforme qu’il n’a pas mise en oeuvre. Député européen par deux fois, il se signale par un absentéisme régulier. Certes il écrit des romans et professe à Neuchâtel en Suisse, mais cela sera-t-il de nature à rassurer sur sa réelle volonté et capacité à devenir Président de la République.

Il est probable que Vincent Peillon a la capacité nécessaire pour produire et présenter un discours raisonnable, mais il est porteur d’un risque majeur pour le PS: le sentiment qu’il s’agit d’un candidat destiné plus à satisfaire les ambitions de ceux qui ne sont parti prenante des premiers candidats à la primaire, et ne veulent pas perdre de place au sein des instances nationales du PS.

Il est certain que la remise en ordre au sein des Républicains effectuée par François Fillon après son élection ne peut qu’inciter des caciques du PS, orphelins de tout candidat, à chercher à éviter une logique de mise à l’écart, même de courte durée.

Leur pari, toutefois, ne tient qu’au « fil » de la réaction des Français. Combien peuvent être amenés à se détourner des primaires de la gauche pour accorder leurs votes à Jean-Luc Melenchon ou à Emmanuel Macron, fustigeant ainsi les manoeuvres de parti?

Jean Christophe Cambadelis se retrouve aujourd’hui avec deux candidats qui ont porté recours auprès de la Haute Autorité des Primaires de la Belle Alliance, un candidat surprise, et cinq candidats déclarés. Les candidats souhaitant porter leurs parrainages ont jusqu’au 15 décembre 18 heures; pour le Premier secrétaire du Parti Socialiste les primaires ne sont décidément pas une sinécure.

Pierre Cusson

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