News, Politique, Video 08/03/2023

Manifestations dans le calme à Paris, mais débats houleux au Sénat

by Jean Cousin

La manifestation contre la réforme des retraites est passée symboliquement boulevard Raspail très près du Sénat, où par ailleurs, durant la nuit, les débats furent compliqués et tendus. Un bilan important est à retenir des manifestations du 7 mars.  Avec une mobilisation de près de 1,28 million de personnes pour le ministère de l’Intérieur, et pour la CGT de 3,5 millions de participants, il s’agit de l’une des principales manifestations depuis près de 15 ans.




À Paris la présence de 700 000 participants selon les organisations syndicales, et 81 000 pour le décompte de la Préfecture,  reflète une préoccupation certaine pour le futur. . Cette manifestation qui s’est passée dans le calme préfigurera-t-elle celle de samedi ? Celle-ci a pour objectif d’être plus importante afin de fragiliser le vote des Chambres haute et basse, qui a lieu actuellement à marche forcée. Car cette mobilisation importante se couple avec le blocage des raffineries, les conséquences compliquées pour les déplacements à venir, et une pression supplémentaire sur l’exécutif. Le gouvernement est lancé dans une course parlementaire pour faire voter cette nouvelle réforme dont le tempo échappe à beaucoup. Et ce, dans un environnement les hausses de prix s’accumulent. La réussite du gouvernement passe aussi par la maîtrise de l’environnement économique des Français au quotidien.  Non uniquement par l’ alliance de groupes parlementaires,  dans le but de voter une réforme qui n’est pas, en grande majorité, destinée à améliorer les conditions de vie.

Au Sénat, la nuit  du 7 a été compliquée. Gérard Larcher , Président du Sénat, a levé la séance le 8, à 3 H 25, alors que dans le même temps l’examen de l’article 7 était loin d’être terminé. Les LR semblent tenus au strict respect d’un accord passé avec le gouvernement dans le cadre du vote de la réforme. Pour cela, dans un premier temps, Bruno Retailleau demanda l’application de l’article 38, puis Catherine Deroche, présidente LR de la commission des affaires sociales demanda une suspension de séance afin qu’un nouvel amendement puisse permettre de présenter une réécriture de l’article 7.

Mais, le groupe communiste a présenté plusieurs milliers de sous-amendements. Or seulement après 45 minutes de consultation et d’analyse, Catherine Deroche déclara « l’irrecevabilité » de tous les amendements. Pour  la gauche du Sénat, ce délai trop court n’est pas crédible;  elle considère que la commission n’a pas pu consulter tous les sous-amendements . Les sénateurs représentant la gauche considèrent e immédiatement que la position et la décision de la commission des affaires sociales pose un problème en termes de droit par sa partialité.

Le gouvernement, et en particulier Élisabeth Borne, souhaite donner le sentiment de maitriser le calendrier, mais cette position n’est due qu’à l’accord passé avec Les Républicains. Son impact sur l’opinion publique sera-t-il pérenne ?

Jean Cousin et Dominique Grimardia

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