La terre a tremblé. Le film de Tarantino Once upon a time… in Hollywood était présenté en première mondiale à Cannes. Affluence record lors des séances de presse.
Le film, le découpage, le dialogue, la structure, tout est du 100% Tarantino pur et dur, et bien évidemment tourné en comme à l’habitude en pellicule 35mm.
Le fil conducteur: un acteur sur le déclin copieusement alcoolisé, Rick Dalton interprêté par Leornado Di Caprio , et son cascadeur et doublure Cliff Booth, Brad Pitt. Celui-ci est devenu au fil du temps chauffeur, ami, homme à tout faire.
L’intrigue, qui mêle fiction et réalité, se noue au fur et à mesure de rebondissements «tarantinniens». Rick Dalton est en effet devenu « has been» selon ses propres termes. Au bout de dix ans d’attente et de cinq ans de progression fulgurante, il se trouve contraint de tourner western sur western spaghetti en Italie.
Il est d’ailleurs à noter que Tarantino, tout en ne nommant pas explicitement les noms des metteurs en scène et des films, crée de véritables pastiches linguistiques.
Quant à son cascadeur Cliff Booth, c’est à la fois l’alter ego, le pendant en format homme d’action de Rick Dalton, mais aussi un homme poursuivi par une réputation sulfureuse due au décès «accidentel» de sa femme.
Et, alors que Rick Dalton affirme que posséder une villa à Los Angeles est le symbole de la volonté «d’être» partie prenante du jeu hollywoodien, l’apparition de Roman Polanski et de sa femme Sharon Tate comme voisins va nouer le coeur de l’intrigue. En effet, en 1969 temps d’Apollo XI et de Woodstock. l’actrice Sharon Tate (Margot Robbie), a été, assassinée par des membres de la « famille » de Charles Manson dans la nuit du 8 au 9 août.
La fin du film, avec un retournement de situation qui fait le film, est particulièrement surprenante. Sans celle-ci, il eût été aisé de considérer ce film comme un aimable divertissement.
En fin de compte le film est une opération de séduction tous azimuts pour obtenir la Palme d’Or à Cannes: le suspens créé autour de sa présentation au Festival, l’incertitude de savoir si le film sera prêt à temps, bref une véritable course contre la montre… Et puis l’opération de séduction auprès des journalistes auxquels, par une déclaration en début de projection, il est expressément demandé de garder le «secret». En ces termes « Les acteurs et l’équipe ont beaucoup travaillé à vous offrir quelque chose d’original, et je me contente de demander à tous d’éviter de révéler quoi que ce soit qui empêcherait les futurs spectateurs de faire la même expérience du film. » Nous voici donc dépositaire à double titre du succès du film, en ne dévoilant pas la fin, et en n’étant pas trop critique.
Tarantino a donc toutes ses chances de gagner la Palme d’Or au Festival de Cannes 2019.