Dernier grand meeting d’Emmanuel Macron, le grand meeting devrait-on d’ailleurs dire, car effectivement les gradins étaient remplis, évalués par son équipe à plus de 20000 supporters.
Le discours d’Emmanuel Macron fut donc le discours d’un futur finaliste de la présidentielle, puisque sa présence au second tour ne se dément pas selon les sondages. Et lorsque l’on mène aux points ses adversaires, il est certain que le dernier round doit être celui de l’efficacité sans prise de risque.
Donc, selon cette mesure, Emmanuel Macron ne souhaite pas se présenter en futur vainqueur, mais en outsider, afin de préserver la flamme de ses soutiens.
Il retient ses coups, arguant de sa volonté de réunir, sans jeter l’opprobre mais n’hésite pas à évoquer les candidats de façon peu flatteuse, car pour lui » Sur 11 candidats, 10 veulent nous ramener vers le passé »
Il prévient aussi que ceux qui évoqueraient une difficulté pour qu’il obtienne la majorité à l’Assemblée Nationale, se trompent. Il est confiant face aux français qui seront cohérents et lui apporteront cette majorité. Car, promet-il, « une semaine après l’élection présidentielle, nous présenterons nos candidats issus de la société civile », tout en ne manquant pas de préciser « pour moitié des femmes, car c’est le visage de la démocratie, que nous allons inventer ».
Emmanuel Macron confirme la présentation d’une triple réforme: d’une part « une loi de moralisation de la vie politique », puis « l’instauration d’une dose de proportionnalité », et « la limitation du nombre de mandats dans le temps ».
Par ailleurs, le candidat à la Présidence a particulièrement insisté sur le fait qu’il se place dans le cadre d’un « le temps long », avec une Présidence qu’il souhaite inscrire loin d’une hyper-présidence.
Lors de ce discours à 6 jours du premier tour, il se projette d’ores et déjà dans cinq ans, à la fin de son quinquennat afin de percevoir les résultats concrets de ses mesures sur la santé, les retraites, le numérique, l’éducation et dont « les territoires seront réconciliés, plus écologiques ».
Emmanuel Macron n’hésite pas à citer Albert Camus, pourtant déjà cité dés le début de la campagne par Benoît Hamon. Et afin de démontrer que la vigilance doit être présente jusqu’à la dernière minute, il lance à ses troupes « nous allons nous battre, parce que nous sommes des guerriers ».
Pierre Cusson