Ce mercredi la communication du PS se présente de deux manières fort différentes: l’une au siège du PS le matin avec la rencontre d’ Olivier Faure et la presse autour d’un buffet, le soir au Sénat, et plutôt sur le trottoir pour la presse, un apéritif de fin de session parlementaire pour quelques caciques du PS.
Même planète ? Nouveau Monde, Ancien Monde ? Là n’est peut-être pas le débat.
Mais Patrice Kanner, Président du groupe socialiste au Sénat, en conviant Martine Aubry, Lionel Jospin, François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Bernard Cazeneuve, Jean-Christophe Cambadélis et Olivier Faure, a vraisemblablement souhaité montrer qu’ aujourd’hui le PS ne pouvait pas se résumer qu’aux 6,3% de votes obtenus aux Européennes, mais qu’il avait une histoire et des hommes politiques qui furent au premier plan des responsabilités.
Quelques mots furent accordés à la presse, mais Bernard Cazeneuve s’est singularisé en répondant à une journaliste: « On ne fait pas de la politique avec des fusées, mais avec des idées». En fin de compte, cette remarque de bon sens tombe bien, puisque le matin même Olivier Faure, au siège du PS, avait fait part des orientations et idées qui les soutiennent, et il aurait pu constaté qu’il y avait même beaucoup d’idées au PS.
Un des éléments de la plateforme de ce renouveau sera la fameuse université d’été du PS, à la Rochelle, dénommée cette année Campus, qui ne s’était plus réunie depuis 2015. Lancée en 1993 sous Mitterand , elle s’était tenue sans discontinuer et était devenue, au fil des années, le grand raoult où les caciques du parti pouvaient exprimer leurs idées, leurs combats et les orientations qu’ils souhaitaient mettre en avant pour l’automne.
Rebaptisé Campus, cet événement, qui, selon les mots d’Olivier Faure, politiquement « fût beaucoup de «in» et beaucoup de «off»», lui permet d’afficher deux axes principaux d’intervention: l’un interne en direction du parti, de ses cadres, militants, et sympathisants, l’autre en direction de ce qui constitue la gauche plurielle ou les différentes composantes regroupées autour des idées sociales et écologiques.
Olvier Faure a souhaité partager ses objectifs et ceux du PS pour l’université d’été à la Rochelle. Tout d’abord Un thème central tout d’abord pour un avenir social et écologique, nécessaire afin de bâtir les réflexions de base nécessaires à la mise en oeuvre de trois forums et qui seront développées jusqu’aux municipales. La mise en scène d’un procès de la V république, avec avocat et procureur durant une heure, mise en scène par Najat Vallaud-Belkacem.
Une liste d’objectifs a été reliée à cet événement: d’une part une remobilisation des forces internes du PS, avec comme but de pouvoir structurer les municipales en lançant un débat sur une charte dont le contenu sera soumis aux militants et aux partenaires. Avec la préparation de la charte commune pour les municipales, l’ objectif de cette plateforme est en quelque sorte de «labelliser» les listes des candidats s’engageant à respecter les contenus de celle-ci.
Un autre objectif d’ Olivier Faure est de lutter contre la tentation du PS de trop aimer son histoire, et de regarder vers le passé. Pour cela, il évoqua une possible remise à l’ordre du jour des décisions et manoeuvres. Il y a presque une volonté oecuménique chez Olivier Faure lorsqu’ il déclare prudemment: « Si nous sommes les premiers, nous ne serons pas définitivement les premiers ».
De nombreuses invitations ont été lancées afin de créer non pas une liste d’union, mais une forme de partenariat avec Place Publique, Nouvelle Donne, le PC, le Parti Citoyen, l’UDE. De même Olivier Faure souhaite que Génération-s, Les Insoumis, EEVL puissent aussi être présents pour envisager de construire une nouvelle page de la gauche.
En la matière, la préoccupation d’Olivier Faure apparaît: celle de transformer une nébuleuse en une force, pour engager le changement.
Jean Cousin