Primaire: La bataille des nouveaux médias

by Rédaction

Les nouveaux médias Facebook, Twitter, YouTube  ont eu une place de choix dans la stratégie des candidats du premier tour des primaires des Républicains. Même le parti Socialiste, qui n’était pourtant pas partie prenante de ces primaires, est intervenu sur les réseaux sociaux avec des « Riposte-Party’ organisées lors des débats qui ont eu lieu entre les candidats de la droite.

Pour les deux candidats en lice au second tour de ces primaires, les réseaux sociaux sont devenus l’outil interactif le plus déterminant. Comment sont donc organisées ces Task Force modernes?

Alain Juppé a mis au point une politique sur les médias sociaux avec une couverture  très large, qui s’appuie sur la quasi totalité des réseaux sociaux les plus présents. Sa campagne utilise en effet les médias Facebook, Twitter, Instagram, et YouTube, en sus d’internet où une communication régulière par email a lieu ainsi que des « Lives », digitalcomme la retransmission  un direct de son discours lors du meeting de Toulouse le 22 novembre.

C’est r Félix Raymond Colonna, le responsable spécial média manager. Il a la charge de l’ensemble des comptes sur les médias internet, pour le candidat Alain Juppé; A savoir aussi bien le site internet et les réseaux sociaux,  Facebook, Twitter, Instagram, YouTube, Linkedin.  Il se trouve à la tête d’une équipe d’une trentaine  de personnes, dont  la plupart des bénévoles. Leurs rôle,  en principal, est de gérer les contenus, la diffusion des messages. D’autre part, « en déconcentré » un nombre très important de  « sympathisant actifs »  travaillent pour  la plupart à distance, avec un rôle chacun.

Les objectifs de Félix Raymond Colonna sont de donner des informations exactes, une audience maximale aux positions du candidat Alain Juppé, et de fournir un écho  lorsque des polémiques apparaissent. L’ensemble de communication est structuré en principal autour du compte officiel d’Alain Juppé,, puis du  compte de soutien « AJ pour la France », et d’un compte dédié aux jeunes « Les jeunes avec Alain Juppé ».

« Il a y ensuite plusieurs modules, explique celui-là, constitués à base des photos, des vidéos d’instants de campagne, de contenus Youtube replay des discours. Pour Linkedin des contenus dédiés  avec des post froids et des informations dédiés » . Les vidéos sont courtes sur Twitter, car limitées par le format natif d’environ une minute. Elles développent des thématiques comme Les coulisses de la campagne d’Alain Juppé, Les points d’intérêts principaux de sa campagne, ou bien Comment aller voter » .
Quant à l’impact chiffré, il est ainsi évalué par Félix Raymond Colonna:  « Actuellement nous avons sur le compte twitter plus de 440 000 abonnés, sur Facebook plus de 160 000 « Fans », sur Instagram 15 000. Ce qui fait que plusieurs millions de français sont d’une manière ou d’une autre en contact avec les contenus d’Alain Juppé. »

L’équipe de community manager de François Fillon, est dirigée par Gautier Guignard. Il est à la tête du deskroom multimédia avec en coeur central quatre personnes et des intervenants bénévoles. Les choix tactiques ont été de couvrir  en principal  les réseaux sociaux Facebook, Twitter, YouTube  sur lequel  » ils travaillent beaucoup, et ensuite sur le territoire, sur lequel  ils activent plus de 1000 soutiens ».  » Hier, confie-t’il, nous avons fait une opération massive où nous avons propulsé le Hashtag  #jevoteFillon, avec trente raisons  pour voter Fillon, par exemple le programme qui s’engage pour la ruralité.  Le tout est propulsé sur tous nos réseaux interne et externes auprès des milles personnes qui ont en charge la diffusion.

Les comptes sont structurés autour « d’une page officielle qui est la parole de François Fillon; Il y a a une page Fillon 2017,  la page de campagne où sont relayées les prises de position, en particulier celles de soutien, ainsi que les éléments externes importants dans sa campagne. Il en est de même sur Twitter, sur le même principe « Fillon avec sa parole », et « Fillon 2017 » où l’on relaie les informations externes comme les articles. sont ensuite effectuées des déclinaisons par  département , avec des comptes twitter et des pages Facebook. La vidéo est aussi partie-prenante avec « une chaine Youtube très formatée avec des vidéos qui ont des intitulés précis, dont le   retour varie entre 500 000 et 1 million de vues sur les différentes vidéos ». Facebook s’avère « le principal canal, compte-tenu qu’il y a trente millions de français sur Facebook . Pour nous  c’est un canal de communication privilégié » .

Pour sa part le parti socialiste a mis en place, dans le cadre des débats entre les candidats des primaires du parti Les Républicains, à Solférino, un plateau avec les community-managers  du PS, prés de 80 personnes en Task Force avec plusieurs écrans où les tweets défilent.  Pour Olivia Polski ,  secrétaire nationale à la communication,  « les réseaux sociaux sont un nouveau moyen de communication, mais aussi  une nouvelle façon de militer » .  » Le gros de la riposte, dit-elle, a été fait par Twitter ».  « Ensuite des « riposte-party sont organisées dans les sections  et fédérations . Le travail des intervenants et militants est très structuré autour d’argumentaires mis à disposition de l’ensemble des fédérations du parti. Ils traitent des principaux sujets sur les projets présentés par les candidats de la primaire, sur les retraites, les trente-cinq heures, le logement social avec les conséquences du futur de la mise en oeuvre du programme de la droite, et ce qui a été fait par la gauche ».

On peut donc constater la diversité de la parole politique. En effet avec les mêmes réseaux, nous avons  trois  voies, trois façons de voir, de gérer, et de construire le lien avec le citoyen,  profondément différentes. Alain Juppé a choisi d’être exhaustif,  et d’avoir la palette la plus complète possible en moyens de communication existant sur internet. François Fillon a choisi de concentrer ses moyens en principal sur Facebook, Twitter et un peu sur Youtube. Le Parti Socialiste a choisi, dans le cadre de sa politique de communication digitale, un vecteur principal, Twitter, qui est effectivement un vecteur de rapidité, et  réactif.

Les grands gagnants de ce pari sont-ils les candidats ou les réseaux sociaux qui augmentent conséquemment leurs flux d’échanges, et la qualité de leur audience. ne serait ce pas alors  le moment de poser la question aux candidats de l’opportunité d’avoir nos propres réseaux sociaux européens?  Nous n’avons en effet aucun avantage, en tant qu’utilisateurs,  à dépendre d’intervenants systématiquement américains, qui ne sont pas des leviers de croissance pour l’Europe.

Jean Cousin

 

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