News, Politique 23/01/2017

Primaires Jean-Christophe Cambadelis déclare: « Je suis persuadé que l’élection présidentielle n’est pas jouée »

by Rédaction

Solferino, 11h: Les télévisions commencent à s’installer, les radios sont là.  Première annonce: Arnaud Montebourg se déclare confiant, Vincent Peillon est allé voter, puis Silvia Pinel, François Ruby. A la fin de la matinée les sept candidats ont voté.
13 h: L’annonce des premiers chiffres est faite par le Président de la haute autorité en point-presse, il ajoute qu’aucune irrégularité majeure ne s’est produite, que tous les bureaux de vote ont été ouverts .
Les chiffres communiqués sont ceux transmis par les deux tiers des bureaux de vote, à midi. A ce moment la participation est de 400 000 votants, et une extrapolation à 600 000 votants est évoquée pour évaluer celle-ci sur l’ensemble des bureaux de vote. Prochain point-presse à 17h.

17 h: Annonce des résultats retardée. Le service de presse indique vers 17h07 que les résultats seront communiqués dans une dizaine de minutes.
17 h 25: toujours rien. Les journalistes présents consultent leur smartphone. A 17h38 un point presse ultra bref: Christophe Borg annonce plus d’un million votants dans les 70% de bureaux de vote ayant communiqué les informations sur les votants et déclare  » qu’il reste deux heures de vote, nous sommes sur la trajectoire que nous avons espérée « .

19 h: Fermeture des bureaux de vote. A Solferino nul ne sait pas à quel moment aura lieu la conférence de presse. Peu de temps auparavant Christophe Borg semblait faire part par téléphone d’un résultat pouvant donner une image négative, tandis que sur les médias s’égrènent les premières projections, entre 1,7 et 1,9 millions de votants  (projection Elabe pour BFM TV)

20 h: Déclaration officielle de Jean-Christophe Cambadélis qui fait part, au terme de ce premier tour, de son analyse par ces mots: « Vous êtes venus par centaines de milliers participer à la primaire de la belle alliance populaire, vous êtes venus malgré une campagne incroyable, inlassable, contre le scrutin. Vous êtes venus malgré l’idée distillée que c’était inutile ». Il insiste sur l’espoir qui s’oppose « a la tentation du fatalisme ». Il évoque aussi les résultats qui doivent être annoncés par la Haute Autorité, et les considère comme étant « dans l’épure qu »ils avaient fixée ». S’agissait’il de « l’épure » du nombre de votants, de l’organisation ou bien de celle du classement des candidats.
Et Jean Christophe Cambadélis conclut sur une note combattive et déterminée en déclarant: « Je suis persuadé que l’élection présidentielle n’est pas jouée, les Français doutent, les Français regardent, ils n’ont pas fait leur choix ».

20 h30: Thomas Clay, entouré des membres de la haute autorité, annonce les résultats qui intègrent les votes par internet, ceux des territoires d’outre-mer et 3090 bureaux de vote sur 7500. Benoit Hamon est en tête avec 35,61% , Manuel Valls avec 31,56% et Arnaud Montebourg à 18,70%.

A l’évidence le parti socialiste a évité une participation trop faible pour ce premier tour de la primaire, l’élection citoyenne a pu fonctionner.

Vincent Peillon, dans la soirée, constate que la participation a été « moyenne », note la vraisemblable déception d’Arnaud  Montebourg, Il regrette aussi à demi-mot son score de 6%, somme toute beaucoup moins brillant que ne le laissaient entendre ses talents d’orateurs. Parti toutefois trop tard, il n’a pu créer une image et un programme suffisamment structuré pour s’imposer.

Benoit Hamon, lors de sa déclaration post-résultat prend acte du ralliement d’Arnaud Montebourg, et oriente son discours sur l’écologie et le social.

Arnaud Montebourg, lui, est le grand perdant de ce premier tour des primaires, et son positionnement annonce peut être aussi le utur positionnement  difficile du parti socialiste, car son programme original lui aurait peut-être permis de gagner des voix sur Jean Pierre Mélanchon et Emmanuel Macron.

A cet instant, le débat porte dorénavant sur la confrontation entre Benoit Hamon, qui a quitté le gouvernement en 2014 sur un désaccord avec l’oriention de la politique mise en oeuvre, et  Manuel Valls,  Premier ministre qui  a porté sans sourciller cette politique à l’origine du schisme pendant trois ans, une politique qui n’a pas été accepté par une partie importante des électeurs de la gauche qui ont voté en 2012 pour l’actuel Président François Hollande.

Le second tour, sera déterminant, car si les votes  se portent sur Benoit Hamon  son programme politique le place entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.  Par contre si les votes se portent sur Manuel Valls sa position politique le situerait plutôt entre Emmanuel Macron et François Fillon.

Mais, à plus long terme, le vrai juge de paix de cette élection présidentielle sera vraisemblablement les élections législatives, car si Emmanuel  Macron est élu il ne pourra vraisemblablement pas disposer d’une majorité qui lui soit propre. Il risque de se retrouver, comme Valéry Giscard d’Estaing en 1974 avec son parti UDI dans l’incapacité de gouverner seul, position qui lui imposa une alliance avec l’UDR.
La question se pose de même pour François Fillon. La manoeuvre risquée  qu’il a entamée au Conseil National des LR, avec l’investiture de nouveaux hommes et femmes politiques en remplacement des figures du LR que la loi du non-cumul condamne à ne plus se représenter, lui permettra-t-il d’être en mesure de remporter la majorité absolue à l’Assemblée nationale, sans l’apport de voix d’autres partis de part et d’autre de l’échiquier politique des LR.

Jean Cousin, Dominique

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