Habile tacticien, Jean-Luc Melenchon mélange depuis le début de sa campagne présidentielle les avancées technologiques, comme l’hologramme dans un meeting et la présentation de son programme par une retransmission YouTube, des interviews à la presse plus que mesurées, et des points-presse relativement très rares. Comme il y a 5 ans il a choisi de renouveler l’exercice d’une grande marche entre République et la Place d’Italie sans comptage. Un succès de 125 000 personnes est annoncé. La préfecture de Paris, en période électorale, se refuse à effectuer tout comptage.
Mais à cet instant que peut espérer Jean-Luc Melenchon? Participer au second tour semble plus que problématique avec un socle d’intentions de vote évoluant aux alentours de 10%. Malgré l’apport politique du PCF, il est certain d’avoir ses frais de campagne remboursés, toutefois il semble avoir plutôt en ligne de mire les législatives pour inscrire plus durablement et confortablement son avenir politique.
Ce samedi 18 mars Emmanuel Macron présentait son projet sur la Défense. Son discours devait s’appuyer sur la présence du Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Mais, hasard de la bataille politique, cela ne se put faire, bien que tout, pourtant, fût prêt pour donner une résonance maximum à l’événement, deux jours avant le premier débat télévisé. Un certain flottement était pour le moins perceptible parmi ses soutiens. Aucun candidat n’a en effet, à ce jour, consacré une conférence de presse dédiée à la Défense.
Qui plus est, premier hasard événementiel, au même moment eurent lieu les tentatives d’action d’un islamiste à Stains, puis à Orly, et lors desquelles celui-ci fut abattu. L’événement concentra toute l’attention de la presse. Second hasard, avant même que le discours d’Emmanuel Macron ne fût achevé, le Conseil Constitutionnel annonça officiellement les onze candidats ayant réuni le nombre de signatures nécessaire.
Dans ce contexte le discours d’Emmanuel Macron, privé des applaudissements qui avaient soutenu ses précédentes interventions, semblait bien terne. Le commentaire d’un journaliste d’une agence de presse à une consoeur à la fin du discours d’Emmanuel Macron , face au flot d’événements, a résumé plus cruellement le ressenti général: « Il a tout raté ce matin ».
Pierre Cusson, Marie Combes